Quai multi-usager : Ottawa allonge 55 millions $

Par Fanny Lévesque 14 février 2012
Temps de lecture :

Le Port de Sept-Îles pourra enfin mettre sur les rails son projet de construction d’un tout nouveau quai multi-usager évalué à 220 millions $, grâce à une aide financière de 55 millions $, confirmée lundi par Ottawa. Non étranger à la croissance du marché du fer, le projet consolide du même coup les ambitions de plusieurs géants miniers, qui envisagent mettre en valeur le minerai du Nord québécois et du Labrador.

«C’est une journée aussi importante que lorsque que nous avons annoncé la réalisation du terminal de La Relance, dans les années 80», a fait savoir le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon. «Ce nouveau terminal renforcera la vocation du secteur Pointe-Noire comme tremplin d’expédition majeur de minerai de fer au pays.»

Avec une capacité d’expédition évaluée à 50 millions de tonnes, le terminal, qui disposera de deux postes à quai, sera utilisé par plusieurs nouveaux joueurs miniers. À preuve, les sociétés Alderon, Champion Minerals, Labrador Iron Mines et New Millennium (partenaire de Tata Steel), planchent toutes sur d’importants projets de développement miniers. «Les minières attendaient la confirmation du quai», a précisé le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel.

Pour Tata Steel Minerals Canada, qui prévoit démarrer son projet DSO (4 millions de tonnes par an) dès la fin de l’année, cette annonce tombe à point. «Nous avions besoin de facilités fiables pour nos projets (…) Disons que nous pouvons maintenant faire des plans à long terme», a indiqué le président et chef de la direction, Rajesh Sharma.
C’est d’ailleurs le secteur privé qui complètera 50% du montage financier du projet de 220 millions $. «Le dialogue est entamé», a confirmé le Port, dont la contribution financière sera à la hauteur de celle du fédéral.

Création d’emplois
La construction du nouveau quai, qui s’amorcera dès ce printemps, s’échelonnera sur une période de 18 à 24 mois. La phase des travaux se traduira par la création de près de 1000 emplois. Les activités liées au transport maritime créeront par la suite entre 150 et 200 emplois permanents à Sept-Îles. «Le Port de Sept-Îles en est un d’importance pour tout le Canada, il fallait s’assurer qu’il réponde rapidement aux dernières exigences de l’industrie», a indiqué le ministre des Affaires intergouvernementales, Peter Penashue.

Le Port estime également qu’entre 2500 et 3000 emplois associés au marché du fer découleront directement de l’implantation du nouveau terminal, au Québec et au Labrador.

Pour la Ville de Sept-Îles et son bras économique, la nouvelle est porteuse d’avenir pour la communauté. «C’est une excellente nouvelle, je suis heureux de voir que le gouvernement fédéral a à cœur le développement des régions et surtout, qu’il croit en leur potentiel (…) Sept-Îles était un endroit logique pour accueillir cette infrastructure», a exprimé le maire, Serge Lévesque.

«En raison de la demande croissante pour les matières premières et les investissements envisagés dans le cadre du Plan Nord, il était essentiel pour la région de se doter d’un nouveau quai multi-usager pouvant accueillir des navires jaugeant les 300 000 à 400 000 tonnes», a renchéri le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion.

La construction du quai multi-usager fera grimper la capacité d’expédition du Port de Sept-Îles à environ 70 millions de tonnes par année. En 2011, le Port a enregistré un volume d’activités de 26 millions de tonnes.

Le président du conseil d’administration du Port de Sept-Îles, Carol Soucy, le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, le ministre des Affaires intergouvernementales, Peter Penashue et le président-directeur général du Port, Pierre. D. Gagnon.

Partager cet article