Urgel-Pelletier: les aînés lancent un cri du cœur

Par Fanny Lévesque 26 janvier 2012
Temps de lecture :

Le comité de résidents de la résidence Urgel-Pelletier du Centre de santé et des services sociaux (CSSS) de Sept-Îles a lancé un cri du cœur, mercredi. Appuyés du comité des usagers de l’établissement et de la Table de concertation des aînés de la MRC de Sept-Rivières, les patients demandent à Québec d’accorder les budgets nécessaires à l’agrandissement de la résidence voisine, Gustave-Gauvreau, qui se traduirait du même coup par leur relocalisation.

Voilà maintenant huit ans que le projet d’agrandissement de la résidence d’hébergement et de soins de longue durée chemine à pas de tortue. Après maintes mises à jour et révisions, l’aide gouvernementale se fait toujours attendre. «Le CSSS et l’Agence de la santé ont fait leurs devoirs (…) tous ont recommandé le projet au ministère, nous n’attendons plus que le ministre Yves Bolduc vienne en faire l’annonce», a expliqué le président du comité des résidents, Jean-Pierre Porlier.

L’an dernier, la députée de Duplessis, Lorraine Richard a également exercé des pressions auprès de Québec pour qu’il donne son feu vert au projet.

Pour l’heure, les 34 résidents d’Urgel-Pelletier vivent dans des conditions qualifiées d’inacceptables par le regroupement. «C’est le seul centre d’hébergement et de soins de longue durée sur la Côte-Nord où des résidents vivent à quatre par chambre, imaginez les problèmes de cohabitation, d’intimité», a raconté M. Porlier. «Ce sont des situations convenables pour un séjour de courte durée, mais ici, c’est souvent le dernier repos des résidents. Le temps presse M. le ministre.»

Le comité des usagers du Centre de santé et la Table de concertation des aînés de la MRC de Sept-Rivières ont également donné leur appui au comité de résidents d’Urgel-Pelletier. «On parle beaucoup du Plan Nord et de l’effervescence économique, mais il ne faudrait pas non plus oublier ceux qui ont bâti Sept-Îles», a souligné le président du comité des usagers, Michel Roy. Pour la présidente de la Table des aînés, Éliane Picard-Landry, il faut que la société cesse de traiter les aînés «comme des rebuts» et leur offre une meilleure qualité de vie.

La direction s’impatiente aussi
Le directeur général du Centre de santé et des services sociaux de Sept-Îles a également joint sa voix à celles de ses usagers. «Nos infrastructures ne répondent plus aux normes actuelles de milieu de vie», a fait savoir Martin Beaumont. «On attend la décision de Québec pour passer à une autre étape.» C’est que l’établissement projette également agrandir son urgence et de moderniser son bloc opératoire dès que la résidence Urgel-Pelletier sera déplacée à Gustave-Gauvreau.

Un projet «important»
Rejoint par Le Journal, le ministère de la Santé et des Services sociaux a concédé que le projet d’agrandissement de Gustave-Gauvreau était «important» pour le gouvernement. «Des projets immobiliers, il y en a partout au Québec, le budget n’est pas illimité, il faut faire des choix», a indiqué l’attachée de presse, Natasha Joncas-Boudreau. «Les projets [de cette envergure] prennent toujours plusieurs années à se réaliser.»

Selon Mme Joncas-Boudreau, le contexte du Plan Nord pourrait être favorable au projet de Sept-Îles. «Ce sera pris en considération dans l’analyse», a-t-elle conclu.

Grâce à une aide gouvernementale de 9 millions $ octroyée en 2007 par le gouvernement et des économies d’un million $ réalisées par l’établissement, le Centre de santé compte déjà sur la somme de 10 millions $ pour procéder au projet de 24,5 millions $.

La présidente de la Table de concertation des aînés de la MRC de Sept-Rivières, Éliane Picard-Landry, le président du comité des résidents, Jean-Pierre Porlier et le président du comité des usagers, Michel Roy, ont fait une sortie publique, le 25 janvier.

Partager cet article