Deux expositions différentes ont été inaugurées le 7 décembre dernier au Musée régional de la Côte-Nord. D’un artiste de Baie-Johan-Beetz et d’une artiste de Montréal. L’un est plus ludique, portée sur les scènes du quotidien, l’autre est plus introspectif, nous entrainant au cœur d’une forêt dense. Deux expositions différentes, mais qui, à leur manière, pigent dans la nature, l’un par les lièvres, l’autre par les ours.
Jeux d’os et de parlure d’Alain Landry nous plonge dans l’art populaire. À partir de bouts d’os provenant de lièvres, l’artiste originaire de Pointe-Parent, près de Natashquan, construit des scènes de la vie quotidienne de son coin de pays, comme la journée de la lessive ou une soirée de cartes, mais aussi des Îles-de-la-Madeleine, comme la chasse aux phoques.
«Mon père me racontait des histoires, quand j’étais jeune, en s’aidant de bouts d’os de lièvres que l’on mangeait.» Les différentes sculptures sont donc des souvenirs d’enfance, ou d’histoires qu’il a entendues. Cette exposition offre d’ailleurs une nouveauté pour les visiteurs: des audioguides. Avec ceux-ci à l’oreille, le public peut entendre une histoire reliée aux scènes, racontée par les gens de Natashquan et de Pointe-Parent eux-mêmes, avec leur accent et leurs expressions bien à eux.Une quarantaine de pièces est exposée au Musée, soit environ la moitié de toute la collection de M. Landry, qui a commencé ce passe-temps vers l’an 2000, pour le plaisir personnel. C’est d’ailleurs la première fois qu’il les expose.
Gare à l’ours
Depuis les années 80, Suzanne Blouin va camper dans la forêt des Appalaches, au New Hamsphire. La forêt de l’ours/Bear in Mind est une continuité de l’étrange sentiment que l’on peut ressentir dans la forêt. C’est à la fois un lieu magique, stimulant l’imaginaire, comme en témoignent les mythes, légendes et personnages colorés qui y sont nés. C’est aussi un lieu terrifiant et inquiétant pour certain, ou un endroit de solitude pour d’autres.
Puis il y a les oursons, un autre paradoxe du règne animal. Autant les ours peuvent faire peur, autant les oursons donnent le goût de les prendre dans ses bras. Suzanne Blouin a donc confronté des images d’ours réels dans la forêt à ceux d’ours en peluche… dans la forêt. Sourire garanti!
Les deux expositions sont en cours jusqu’au 11 mars 2011 au Musée régional de la Côte-Nord.
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