Des élèves de Manikoutai créent un recueil inspiré de la vie des aînés

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 10 mai 2024
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résidence Bâtisseurs Sept-Îles

Les étudiants discutent avec des résidents des Bâtisseurs. Photo courtoisie

Des élèves de l’école Manikoutai ont rencontré des résidents des Bâtisseurs pour discuter et rédiger des nouvelles inspirées de ces rencontres avec des aînés. Une enseignante a ainsi voulu revoir la façon de faire du traditionnel exposé oral devant la classe.  

Les élèves de secondaire 4 et 5 de l’école Manikoutai ont vécu une expérience intergénérationnelle éducative, en transportant l’exposé oral sur le terrain. Ce sont plus de 87 jeunes qui sont allés échanger avec une trentaine d’aînés sur différents sujets. Par la suite, les étudiants devaient s’inspirer des conversations pour rédiger des nouvelles fictives.

« Ça a donné de belles rencontres », dit l’enseignante des groupes, Caroline Lajoie. « Au départ, les jeunes étaient nerveux. Ils ne parlaient presque pas avant d’arriver. Mais, quand nous sommes revenus, les jeunes avaient beaucoup de choses à dire. »

Mme Lajoie raconte qu’ils ont eu un accueil formidable des résidents, qui eux non plus ne savaient pas trop à quoi s’attendre.

« Il y a eu de la bienveillance tant de la part des aînés que des jeunes », dit-elle. 

Les textes ont été réunis pour créer un recueil qui sera présenté aux aînés. Un exemplaire sera même conservé aux archives de la Société historique de la Côte-Nord. Le projet a aussi fait l’objet d’un article publié dans la Revue d’histoire des Sociétés historiques du Golfe et de la Côte-Nord. 

Revoir l’enseignement

L’enseignante Caroline Lajoie croit qu’il faudrait revoir les programmes de communication orale.

« Il y a trop de problèmes d’anxiété chez les jeunes, trop de dépression dans la société », dit-elle. « Si on avait un peu plus de partages comme ça, ce serait peut-être différent. » 

Le projet intergénérationnel est né d’une réflexion de Mme Lajoie. Elle se questionnait sur une manière d’enseigner l’exposé oral de façon plus naturelle. Parler devant la classe d’un sujet qui intéresse plus ou moins les élèves est une formule qui apporte stress, anxiété et manque d’intérêt pour les jeunes, croit-elle.

« La communication orale ça sert à quoi ? À s’exprimer, à partager », note l’enseignante. Certains élèves ne s’expriment pas beaucoup en classe. « Donc, je me disais que la communication orale c’est avec une personne (…) On a tellement de problèmes dans notre société, il faut apprendre à entrer en contact avec les gens », réitère celle qui dit carburer aux projets de ce genre, plus significatifs.

Du récit à l’art

Le projet a aussi inspiré le Club d’art de l’école Manikoutai, qui s’y est joint à sa manière. Ses membres ont embarqué dans le projet en s’inspirant des nouvelles rédigées par les étudiants, pour en faire des illustrations.

Vingt textes leur ont été remis et ils ont dû en sélectionner quatre pour créer des œuvres d’art. Le fruit de leur travail a été présenté lors d’un vernissage à l’école Manikoutai. Pour mettre le projet en valeur, la résidence des Bâtisseurs songe à exposer les illustrations et les textes. 

Oeuvres réalisées par les étudiants du Club d’art. Photo page Facebook École Manikoutai

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