Les délégués du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québecois (SIISNEQ-CSQ) ont fait le point sur la négociation sectorielle avec Québec et le projet de loi 15 à Forestville ce matin.
Ils étaient joints par les représentants de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) en santé et la délégation de la Côte-Nord et de la Baie-James en marge de l’assemblée générale du SIISNEQ-CSQ, qui se sont donnés rendez-vous au pavillon du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord à Forestville.
La présidente du SIISNEQ-CSQ Karine Ouellet Moreau contemple avec inquiétude la centralisation proposée par le projet de loi 15, adopté sous bâillon en décembre 2023.
« Ça nous préoccupe beaucoup en tant que syndicat, parce que dans les dernières fusions nous n’avons pas vu d’améliorations de nos conditions de travail, ni des soins offerts à la population », a-t-elle déclaré.
Le secrétaire-trésorier de la CSQ Luc Beauregard a parlé de la création de l’agence Santé Québec, qui deviendrait l’employeur unique en santé, comme étant « la plus grande décentralisation centralisée ».
« C’est déjà assez difficile présentement de la manière que c’est divisé en santé, donc imaginez un seul employeur », a-t-il souligné.
Trop de privé
Pour Karine Ouellet Moreau, la main-d’œuvre indépendante (MOI) issue des agences de placement demeure un frein à l’attraction et la rétention au sein du réseau public en plus d’occasionner des bris de service fréquents dans certaines départements.
« La MOI reçoit une majoration de salaire de 20 % pour venir sur la Côte-Nord, alors que nos membres ne reçoivent rien. Seuls ceux à partir de Port-Cartier reçoivent une prime d’éloignement de 8 % », se désole Karine Ouellet Moreau.
Cette dernière assure également que le choix de soutenir la MOI venant du sud (fly-in fly-out) ne favorise pas l’économie locale et le sentiment d’appartenance, et réitère le désir du SIISNEQ-CSQ d’avoir « des équipes fortes et des gens dans le système public pour donner des soins de qualité » à la population.
Négociation sectorielle
Au mois de janvier, les représentants syndicaux de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) avaient rejeté l’entente sectorielle conclue avec le gouvernement à 98 %.
De retour à la table de négociation, le travail se poursuit pour trouver une entente de principe entre le gouvernement et le syndicat qui améliorera la qualité et l’accessibilité des soins dans la région.
« La bonne nouvelle, c’est que nous avons des rencontres à chaque semaine et nous espérons que le gouvernement ira chercher des mandats nécessaires pour faire avancer les négociations », a affirmé pour sa part Isabelle Dumaine, la présidente de la FSQ-CSQ.
5 600 infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes des régions de Montréal, Laval, du Nord-du-Québec, de la Gaspésie et de la Côte-Nord y sont affiliés.
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