La prévention, cette mal-aimée!

Par Réjean Porlier 7:44 AM - 28 avril 2024
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Photo Hydro-Québec

Je m’explique mal pourquoi nous avons tant de difficulté à non seulement parler, mais à investir dans la prévention et ça dans tous les domaines. Seule exception à la règle, la prévention du suicide, et ça ne doit pas être étranger au fait que dans ce domaine, il y a rarement une deuxième chance.

Il n’y a pas de hasard; le Premier Ministre Français, M. Gabriel Attal et son ministre de l’Énergie, M. Lescure, ont profité de leur visite au Québec pour faire la promotion de l’énergie nucléaire française, rien de moins.

Vite fait, bien fait, le nucléaire permettrait à François Legault d’augmenter l’offre énergétique et alimenter ses grands projets énergivores généreusement subventionnés de surcroit… par nos impôts! La nouvelle donne caquiste consiste à faire assumer les grandes dépenses (50 milliards $ pour les nouvelles lignes) par la population et dérèglementer la production pour permettre aux grandes firmes françaises et autres d’engranger d’énormes profits. C’est ce qu’on appelle le néo-libéralisme à son meilleur : les dépenses pour le peuple et les profits pour les amis.

J’ai rencontré un couple de Français il y a quelques jours de cela et il m’exprimait à quel point la France n’était plus l’ombre d’elle-même. Là comme ailleurs, les grandes réformes sociales ont perdu énormément de leur lustre, cédant le pas aux politiques néo-libérales qui prennent de la vigueur à chacune des crises. Lorsqu’affolé par toutes ces menaces qu’on agite, le peuple se réfugie malheureusement dans un discours plus à droite et parfois même à l’extrême droite, laquelle incarne le contrôle.  

Mais il y a toujours un prix à payer avec ce flirte, même passager, et c’est celui de l’élargissement du fossé entre les classes, principale source du chaos social. Lorsque le peuple se réveille, le mal est fait et les règles du jeu, elles, ont bien changé.

Si la prévention ce n’est pas pour nous, alors que nous aurions pu devenir des leaders mondiaux en matière d’économie d’énergie, ne pourrions-nous pas minimalement exiger un débat de société sur ce mauvais scénario qui se déroule devant nos yeux.

Encore une fois, on semble nous avoir réservé le rôle du dindon de la farce que lentement mais sûrement on a choisi de passer au gaz pour mieux le plumer.