Agression au Pénitencier de Port-Cartier : le syndicat parle d’une “tentative de meurtre”

Par Sylvain Turcotte 11:35 AM - 8 février 2024
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Pénitencier de Port-Cartier

Le président régional du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO – SACC CSN), Mike Bolduc, va jusqu’à parler d’une « tentative de meurtre » pour décrire l’agression survenue lundi, au Pénitencier de Port-Cartier.

Le premier agent a été poignardé et attaqué à quatre reprises, deux fois à la poitrine, une fois au bras et une fois au visage (coups de poing), a-t-il précisé au Nord-Côtier.

« Il pensait qu’il se faisait frapper à coups de poing. Il n’a jamais vu le pic », a mentionné M. Bolduc. Il dit que l’agent s’est rendu compte de l’arme artisanale que lorsqu’elle est entrée dans son biceps.

Le deuxième agent qui a tenté d’intervenir a reçu le pic au niveau de la poitrine, mais il s’en est tiré qu’avec des ecchymoses.

« D’autres agents ont vu leurs confrères être poignardés. Ils auront des séquelles pour le restant de leur vie. Ils rentrent au travail tous les jours, sans savoir qui ce qui va passer », a-t-il évoqué.

D’ailleurs, les événements de lundi ont amené quatre autres agents à partir en congé maladie.  

Le président régional du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO – SACC CSN) a laissé savoir que le détenu en était à une quatrième agression à l’endroit d’agents, dans autant de pénitenciers; une fois en Atlantique, une fois en Ontario, l’été dernier à Donnacona et cette fois à Port-Cartier, où il avait récemment été transféré dans la population normale.

« Ça va toujours en s’aggravant », a soutenu M. Bolduc, faisant référence cette fois à l’utilisation d’un pic.

Le dossier de l’agression est entre les mains de la Sûreté du Québec. Depuis les événements de lundi, l’individu a été transféré dans un autre établissement.

Mike Bolduc affirme que les événements de violence dans les pénitenciers sont plus fréquents depuis l’abolition de l’isolement cellulaire, aussi appelé “le trou”.

« Les détenus sont moins imputés de leurs actes. C’est plus dur de placer les détenus. On [les agents correctionnels] est watché par les droits de l’homme », déplore-t-il.

Il parle également “d’un gros manque d’expérience de la gestion locale” à l’établissement de Port-Cartier. « La job est huit fois plus dure pour les agents. »