Chiens errants ǀ Chiots Nordiques à la rescousse des communautés

Par Sylvie Ambroise 5:00 AM - 31 janvier 2024 Initiative de journalisme local
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Daphnée Veilleux-Lemieux, présidente de Chiots Nordiques, lors d’un passage à Ekuanitshit. Photo Facebook

Depuis 10 ans, Chiots Nordiques offre des solutions durables aux enjeux de surpopulation canine aux communautés autochtones du Québec, comme la stérilisation. Une visite est prévue en mars, à Uashat mak Mani-utenam.

L’organisme est entièrement financé par le public et opéré par des bénévoles. Demandée par les communautés, la clinique de stérilisation canine est l’une des activités pour laquelle l’organisme se déplace de mars à novembre.

« C’est une problématique que l’on voit dans la presque totalité des communautés pour diverses raisons », dit Daphnée Veilleux-Lemieux, vétérinaire et présidente de Chiots Nordiques. « Plusieurs communautés n’ont pas accès aux services vétérinaires en raison de l’éloignement et aussi, les frais peuvent être quand même dispendieux », note-t-elle. « Ce n’est pas tous les propriétaires qui ont les sous. »

Mme Veilleux remarque aussi que les chiens sont délaissés.

« Quand ils sont un peu plus vieux, bien souvent, ils sont laissés à la rue », observe-t-elle.  

Pour certaines communautés autochtones du Québec, il y a des règlements.

« Les chiens sont capturés et affichés sur Facebook, après 72 heures sans nouvelles du propriétaire, le chien appartient au refuge. Certaines nations cries ont des contrôleurs animaliers qui vont s’assurer qu’il n’y ait pas de chiens en liberté, ni que les chiens aient quatre, cinq portées, mais c’est des sous mettre en place un contrôle de la population locale, ça prend des ressources », explique Mme Veilleux.

« Mais le plus important, c’est de mettre des solutions qui répondent aux besoins de la communauté, parce que certains pensent qu’attacher un chien, ce n’est pas une vie de chien. Les défis sont différents. »

Il faut aussi se réapproprier le lien humain-canin, pense-t-elle.

« Il n’y a pas si longtemps, le chien était souvent plus un chien de travail qui aidait à la chasse, ou qui aidait à transporter les choses. Cette relation a évolué tellement vite, que maintenant, on se demande ce qu’on fait avec eux ? Les Autochtones ont eu tellement de bouleversements humains, je veux dire, de nomade à sédentaire, que je pense que cela colle aussi à la réalité des chiens », conclut la présidente de Chiots Nordiques. 

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