Les Premières Nations n’ont plus confiance au système, selon un rapport

Par Sylvie Ambroise 11:55 AM - 24 janvier 2024 Initiative de journalisme local
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Nadine Vollant, membre de la nation innue, travailleuse sociale émérite et directrice générale pour le Regroupement Mamit Innuat, est l’une des trois commissaires dans le cadre de la Consultation des États généraux du travail social. Photo Marie-Eve Fortin

Un rapport de l’Institut du Nouveau Monde (INM) révèle que les Premières Nations et les Inuits n’ont plus confiance et résistent au système qui les accompagne. 

La Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador et le Conseil Cri des services de santé et des services sociaux de la Baie James l’ont affirmé dans les différentes audiences et dépôts de mémoires.

Les commissaires Denis Bourque, du département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Ariane Émond, journaliste indépendante et Nadine Vollant, travailleuse sociale émérite et issue de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, ont déposé le rapport de 75 pages. Son contenu émane de questionnaires, de plateformes, de rencontres thématiques, de contributions écrites et d’audiences publiques. Il compte une cinquantaine de recommandations, dont celle de l’importance de la sécurisation culturelle dans le travail social.

« La reconnaissance des communautés de Premières Nations et des Inuits de pouvoir définir leurs systèmes de services sociaux autogouvernés selon leurs besoins et leurs réalités », explique Nadine Vollant. 

La sécurisation culturelle demande la participation des deux parties.

« C’est un travail de co-construction. Les indicateurs qu’on réussi à atteindre quand on reçoit des services et quand on se sent en sécurité, bien ça, c’est défini par les Premières Nations, donc pour construire ça, les organisations et les établissements doivent aller vers les Premières Nations », dit-elle. « Et nous avons aussi notre responsabilité, nous, comme Premières Nations, de travailler avec eux pour définir ça ensemble », poursuit-elle. 

Une autre recommandation concerne les Premières Nations.

« C’est de créer des conditions de pratiques optimales pour l’accompagnement des individus et des groupes. Il faut former les travailleurs sociaux à la sécurisation culturelle et on doit former aussi nos propres gens à intervenir auprès de nos populations », mentionne Mme Vollant. « Je parle pour le travail social, mais ça peut-être dans un autre type de profession aussi. » 

La suite

Le Sommet des États généraux se tiendra les 19 et 20 avril, au Collège Maisonneuve et en ligne. 

« On invite les gens à participer au Sommet. C’est sûr qu’il y a des changements structurels qui se font par des réformes, mais c’est important de se mobiliser et de voir ensemble, concrètement, comment on peut faire pour répondre aux besoins des gens et des familles vulnérables, qui ont besoin du travail social. On parle d’itinérance, de santé mentale… Le Sommet est là pour faire la mise en œuvre des recommandations. Les rencontres, ce n’est pas seulement pour écouter, c’est pour entendre aussi la population », dit Nadine Vollant.

Les états généraux relient l’ensemble des utilisateurs, des prestataires et des enseignants du travail social au Québec. Il s’agit d’un travail colossal qui a pris 8 mois de consultations et qui n’avait jamais été fait depuis 25 ans. Pour lire le rapport sur le site de l’INM — https://inm.qc.ca/travailsocial/. 

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