Une usine de terres rares inquiète à Sept-Îles

Par Vincent Rioux-Berrouard 4:30 PM - 17 janvier 2024
Temps de lecture :

Concept préliminaire pour l’usine de Métaux Torngat à Sept-Îles.

Un projet d’usine de transformation de terres rares qui pourrait venir s’établir à Sept-Îles suscite plusieurs interrogations et inquiétudes.

L’entreprise Métaux Torngat souhaite construire son usine dans le parc industriel de Sept-Îles. Le minerai proviendrait d’une mine à ciel ouvert située à environ 235 kilomètres, au nord-est de Schefferville, au Québec. La construction d’une route de 160 kilomètres permettrait de transporter le minerai jusqu’au port de Voisey’s Bay, au Labrador. Il serait ensuite amené par bateau, jusqu’au port de Sept-Îles.

La présence de radionucléides (thorium et uranium) dans le minerai qui serait transporté à Sept-Îles est l’un des aspects qui soulèvent plusieurs questions. Dans le cadre des consultations qui sont menées par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. Plusieurs entités comme la Ville de Sept-Îles et le conseil de bande de la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam (ITUM) ont soulevé des inquiétudes.

Dans son rapport, ITUM écrit « Le Promoteur ne semble pas avoir trouvé une solution encore par rapport au stockage des radionucléides (…) Le potentiel est bien présent que des radionucléides — ainsi que des métaux lourds — puissent s’infiltrer dans l’environnement au site minier ou bien au site de l’usine à Sept-Îles », peut-on lire. « Tel que décrit à la présente, nous avons de sérieuses réserves à l’égard du Projet. ITUM ne donnera jamais son consentement à une mine de terres rares standard », poursuit-on  plus loin.

De son côté, la Ville de Sept-Îles souligne des inquiétudes par rapport au site de l’usine, qui serait situé à environ 2 km de la source d’eau potable de la municipalité, au lac des Rapides. Elle y juge préoccupante la présence de minéraux radioactifs et de grandes quantités d’acides, si le projet va de l’avant. Toujours selon la Municipalité, ses matières pourraient se retrouver dans la baie de Sept-Îles, un écosystème à haute valeur écologique, en cas d’incident environnemental.

Opposition

Le porte-parole de Sept-Îles sans Uranium (SISUR), Marc Fafard, voit d’un bon œil le fait que différentes organisations soulèvent des inquiétudes. Selon lui, le projet n’a pas sa place à Sept-Îles.

« On ne devrait pas permettre l’importation et le traitement de matières radioactives à Sept-Îles, parce que c’est comme si on amène des poubelles dans notre cour », dit-il.

Il explique aussi que l’usine est située en haut d’une pente. Si l’eau est contaminée, il y a alors un danger pour les plans d’eau à proximité, comme la Baie de Sept-Îles, les nappes phréatiques sous les maisons dans le secteur de l’Anse, de Sainte-Famille et du parc Ferland.

Partager cet article