Un sens unique chaotique à Sept-Îles

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 12 janvier 2024
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rue Smith

Des automobilistes utilisent le sens unique à contresens.

Le sens unique installé pour accéder au stationnement de la SAQ et de la Caisse à Sept-Îles occasionne un cirque particulièrement intéressant à observer en pleine période d’achalandage des Fêtes, tandis que de nombreux automobilistes continuent de s’entêter à sortir à contre sens de la signalisation. 

Dans le secteur, la traverse piétonnière a été enlevée le 4 juillet 2022 sur la rue Smith, entre le boulevard Laure et la rue Giasson. Cette décision a été prise par le comité de circulation, en raison du fort achalandage et de l’arrivée de la SAQ qui allait amplifier le phénomène. La sécurité des piétons allait devenir trop difficile à assurer.

« Avec les éléments qu’on avait, on a conclu que c’était préférable de la retirer, puisque ça créait un faux sentiment de sécurité », dit le maire Denis Miousse. 

Selon la Ville de Sept-Îles, entre 100 et 250 voitures circulent chaque demi-heure sur ce tronçon. On y recense en moyenne 18 accidents par année. Depuis le retrait de la traverse, le nombre de collisions rapportées a connu une légère baisse. La SQ a compté 13 collisions en un an et deux mois (4 juillet 2022 au 13 septembre 2023), selon des données obtenues par une demande d’accès à l’information.

« On a vérifié avec la SQ et les collisions n’ont pas lieu à cause du retrait de la traverse. La circulation à l’envers du sens unique, ça amène des collisions et le fort achalandage chez Arthur cause des accrochages », dit le maire. 

Il précise que le sens unique a été apposé par Westcliff (propriétaire de Place de Ville) et non par la municipalité. Cette dernière n’a pas de pouvoir décisionnel sur le terrain privé du centre commercial. 

Des automobilistes utilisent en sens inverse le sens unique et des piétons croient toujours avoir priorité pour traverser. Le secteur est bien souvent chaotique.

Les premiers temps suivant le retrait de la traverse, la Sûreté du Québec et un service de surveillance privé ont effectué une vigile du secteur.

Les automobilistes qui s’engagent à contresens dans le sens unique pourraient se voir remettre un constat d’infraction de 100 $ plus les frais.  

Danger

La co-propriétaire de l’Épicerie chez Arthur, Marie-Ève Caron et les employés constatent tous les jours à quel point le secteur est dangereux. Non-respect du sens unique, piétons qui traversent et absence de surveillance. 

« Il va finir par arriver une tragédie à un moment donné, c’est sûr », déplore Mme Caron. 

Des gens qui veulent se rendre à Place de Ville vont même jusqu’à lui demander la permission de se stationner devant son commerce, pour éviter de devoir faire un détour occasionné par le sens unique. 

Elle se questionne aussi sur la raison de la présence de la Guignolée des médias à cet endroit.

Avis partagé

Chantal Paradis, propriétaire du Salon Coiffure Nuance, voisin de Chez Arthur, croit que le retrait de la traverse a rendu le secteur plus sécuritaire pour les piétons, en plus de désengorger la circulation. 

Selon elle, les piétons tenaient pour acquis que les voitures allaient s’arrêter comme il se doit. Les voitures ne respectaient pas toujours la priorité de passage, ce qui causait des situations à risque.

« Maintenant, les gens attendent avant de traverser », dit Mme Paradis. 

Vote contre

Lors de la prise de décision du retrait de la traverse piétonnière, Elisabeth Chevalier, conseillère du district de Mgr-Blanche à ce moment, avait voté contre ce projet. 

 « Pour moi c’était inconcevable de penser que les piétons allaient vraiment faire le détour pour aller traverser la rue Smith aux “quatre stops” », dit-elle.

Elle aurait plutôt opté pour sécuriser la traverse piétonnière. 

« Le temps nous dit quand même que beaucoup de gens traversent encore à cet endroit », conclut-elle. 

La signalisation problématique n’aide pas. Sur la photo, on peut voir les panneaux du sens unique affichant deux directions différentes. 

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