Il était minuit moins une pour la SPCA Côte-Nord

Par Emy-Jane Déry 12:34 PM - 21 juillet 2023
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Des travaux sont toujours en cours à la nouvelle SPCA Côte-Nord du boulevard des Montagnais.

La SPCA Côte-Nord a dû devancer son déménagement pour répondre aux exigences du ministère de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation qui menaçait de lui retirer son permis, si elle ne changeait pas de lieu d’exploitation. 

« À un moment donné, il fallait qu’il déménage », lance Oussama Boulahia, ingénieur à la Ville de Sept-Îles et responsable du projet d’aménagement de la nouvelle SPCA Côte-Nord. « L’entrepreneur a vraiment été patient, il a mis les efforts pour qu’on puisse sortir de là le plus vite possible », a-t-il dit. 

Le bâtiment municipal qui abritait la SPCA Côte-Nord sur la rue Holliday était en piètre état. Il sera d’ailleurs démoli cette année, ce qui fera place à un terrain vacant de 7 432 m2. La Ville n’a pas encore déterminé ce qu’elle en fera.

« Ils [la SPCA Côte-Nord] ont reçu plusieurs lettres pour dire : OK, si vous ne bougez pas, on va vous enlever votre permis d’exploitation », a dit M. Boulahia. « Nous avons un peu devancé le déménagement pour répondre aux exigences du MAPAQ. »

L’organisme de protection des animaux a donc pu intégrer ses nouveaux quartiers du boulevard Montagnais le 3 juillet, bien que des travaux de finition restent encore à compléter. De son côté, le MAPAQ a refusé de commenter le dossier de la SPCA Côte-Nord, spécifiant seulement que son permis d’exploitation était valide jusqu’au 22 mars 2024.

« Le déménagement, ce n’était pas dans le but d’agrandir les locaux, mais bien parce qu’ils étaient non-conformes et même rendus dangereux pour le personnel », a décrit pour sa part le président du conseil d’administration de l’organisme, Dominic Cormier. 

Pas simple 

Après des décennies d’attente pour des locaux plus adéquats et l’octroi d’une aide financière substantielle de 5 M$ de la part de la Ville de Sept-Îles, la SPCA Côte-Nord n’était pas encore au bout de ses peines. Il y a un an, elle a pu enfin commencer les travaux dans la bâtisse de l’ancien golf du boulevard Montagnais. Les mauvaises surprises ont commencé à se pointer le bout du nez. Il y avait de la contamination par moisissure au sous-sol et au premier, des infiltrations d’eau, en plus de plusieurs vices de construction sur le bâtiment datant des années 90′.  

« Ce fut un bon défi », dit M. Boulahia, à propos des lieux acquis en 2017 par la municipalité. 

Comme on le sait, les mauvaises surprises ont fait grimper la facture de 440 000 $, en plus de causer beaucoup de retard sur l’échéancier. Heureusement, pour la partie « chenil » du projet, qui consiste en un bâtiment neuf, les choses ont roulé rondement. 

Le jour et la nuit

Les portes de la nouvelle SPCA ne sont toujours pas ouvertes au public, mais les services sont offerts. Il faut cependant prendre rendez-vous pour une adoption ou un abandon. Une fois que les travaux seront entièrement terminés, l’organisme prévoit tenir des portes ouvertes. 

« C’est terminé la désuétude des locaux. On n’est plus du tout là, c’est nouveau et approprié », a dit le président du CA, Dominic Cormier, après une visite des lieux cette semaine.  

Il y a des salles réservées pour chaque fonction, plus d’équipements, un espace d’isolement au sous-sol pour éviter les risques de contamination. 

« C’est fini les fuites d’eau et de manquer passer au travers du plancher moisit », s’est réjoui M. Cormier. 

Surpopulation 

L’abri de secours qui avait entièrement été réalisé et financé par des citoyens bénévoles et des entreprises locales au coût de 10 000 $, il y a une dizaine d’années, est toujours sur la rue Holliday. Il sera déménagé sur le nouveau site dans les prochaines semaines. La petite cabane dotée d’un plancher de béton chauffant permet l’abandon d’animaux en toute sécurité, en dehors des heures d’ouverture de la SPCA. C’était particulièrement un enjeu, durant les grands froids d’hiver. 

L’installation n’est toutefois pas utilisable, depuis quelques semaines. 

« Nous sommes en surpopulation, particulièrement chez les gros chiens. Nous refusions des abandons par manque d’espace, mais les gens allaient porter les animaux dans l’abri de secours et nous n’étions pas plus avancés. Nous avons donc décidé de le fermer pour l’instant », a expliqué M. Cormier. 

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