Recyk et Frip : 30 % des dons sont inutilisables

Par Vincent Rioux-Berrouard 12:00 PM - 6 juillet 2023
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Recyk et Frip fera l’acquisition d’équipement pour faciliter la collecte et le tri de textile. Photo archives

Aux prises avec des tonnes et des tonnes de sacs de dons, Recyk et Frip lance un appel auprès des donateurs à faire attention à ce qu’ils apportent.

Comme la plupart des autres friperies du Québec, Recyk et Frip, à Sept-Îles, doit composer avec un surplus important de dons. D’ailleurs, il ne les accepte plus depuis la mi-mai.

Le directeur Stéfan Marchand résume la situation assez simplement, en disant que l’organisme n’arrive pas à écouler les dons à la hauteur de ce qu’il reçoit. Les espaces de stockage débordent et un entrepôt est même utilisé pour faire face à tout le matériel.

Dans un futur rapproché, l’organisme souhaite recommencer à accepter les dons. Toutefois, il compte le faire seulement deux jours par semaine.

« On ne veut pas ouvrir et être obligé de ne plus accepter les dons, parce qu’on est trop débordé. Donc en ouvrant progressivement on va aussi demander aux gens d’amener seulement deux sacs », dit-il.

Pour que le service soit à nouveau disponible, il faut la collaboration des gens.

« Ce dont on a besoin, c’est que les gens nous apportent des objets, vêtements, meubles qu’on va pouvoir vendre ou donner. On veut que les gens soient sensibilisés au fait qu’on ne veut pas recevoir leurs déchets », déclare Stéfan Marchand.

« Quand les gens nous apportent des bottes déchirées, on ne peut rien faire avec cela. Le principe qu’on demande aux gens est d’apporter ce que vous ne souhaitez plus utiliser, mais qui est encore en mesure de servir pour quelqu’un d’autre », ajoute-t-il.

Le tri du matériel occupe une grande place du temps consacré par les bénévoles et employés. Selon Recyk et Frip, sur tous les dons qu’ils reçoivent, environ 30 % du contenu ne peut être utilisé et doit être envoyé au lieu d’enfouissement. En 2022, Recyk et Frip a reçu 126 000 kg en don.

Pour expliquer le fait que l’organisme reçoit autant de dons, M.Marchand croit possible qu’il y ait trop de surconsommation. Pour appuyer cette idée, il affirme qu’ils reçoivent de plus en plus d’articles neuf qui n’ont jamais été utilisés.

Stéfan Marchand, directeur de Recyk et Frip.

Un déficit de bras

Recyk et Frip a aussi un autre problème : le manque de bénévole. L’organisme est passé de 58 à 12. Plusieurs ont arrêté durant la pandémie et ne sont pas revenus.

« Nos bénévoles sont fatigués. Ils font énormément d’heures », explique le directeur.

Stéfan Marchand lance un appel auprès de toutes personnes intéressées, surtout que les besoins sont grands.

Parmi les bénévoles présentes chez Recyk et Frip, il y a Denise. Elle s’implique depuis 2017. Étant à la retraite, elle cherchait quelque chose qui lui permettrait de sortir de la maison et de rencontrer les gens, sans retourner sur le marché du travail. À force de consacrer des heures chez Recyk et Frip, elle est tombée en amour avec la cause, mais aussi les gens avec qui elle travaille.

Elle aussi invite les concitoyens à venir donner un coup de main en tant que bénévole chez Recyk et Frip.

« On vient chercher beaucoup plus qu’on donne », dit-elle du tact au tact. « On travaille pour la cause, mais aussi la planète. On travaille aussi pour les jeunes familles qui ont de jeunes enfants et qui peuvent venir ici acheter des produits à bas prix », explique-t-elle.

Trois bénévoles chez Recyk et Frip. Il s’agit de Denise, Lucille et Claire.

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