“On se prépare au pire, mais des fois, ça peut être pire encore»-Alain Gravel, directeur du service incendie de Baie-Saint-Paul
Le directeur général de la Ville Gilles Gagnon, le maire Michael Pilote et le directeur du service incendie Alain Gravel en point de presse à l’Hôtel de ville de Baie-Saint-Paul.
Le maire Michael Pilote connaît son baptême du feu alors que la ville qu’il dirige depuis novembre 2021 est aux prises avec des inondations sans précédent. Routes et ponts fermés, citoyens évacués, rues défoncées : s’il est trop tôt pour chiffrer les dégâts, on peut d’ores et déjà avancer que ceux-ci devraient facilement supplanter les 2M$ du déluge de 2008 « Pour l’instant, ce n’est pas une situation qui est le fun. Personne au Québec ne voudrait être derrière cette table. On parle de 1000 personnes qui sont isolées, mais en sécurité », a-t-il commenté lors d’un point de presse à l’Hôtel de ville.
Les intervenants sont toujours sur le qui-vive. Le maire a comparé l’état de santé d’une rivière à celui d’un enfant. « Ça change vite. On parle de quelques cellules orageuses encore, mais ça devrait se calmer vers la fin de la journée », a ajouté le maire.
Au moment d’écrire ces lignes, on est toujours sans nouvelles des deux personnes emportées par les flots dans le secteur de Saint-Urbain. « Quand on parle de vies humaines, évidemment, c’est le plus tragique dans tout ça. Mais on ne perd pas l’espoir », a indiqué le maire.
En alerte dès dimanche soir
Alain Gravel, directeur du service incendie de Baie-Saint-Paul, confie que les premiers échos de la situation ont commencé à être entendus hier. « Par expérience, on le savait que ça s’en venait. On surveillait ça de près et les premiers dommages ont commencé vers 6h. C’est sûr qu’ avec les deux ponts emportés, c’est surprenant. On se prépare au pire, mais des fois, ça peut être pire encore que ce qu’on avait imaginé», commente-t-il.
Les « aléas », qui font partie des scénarios d’urgence, s’accumulent. « On a eu des pertes de courant, des inondations, des glissements de terrain, des pertes d’eau potable : plusieurs choses arrivent en même temps, mais on a beaucoup travaillé en amont. On sait ce qu’on a à faire », ajoute M. Gravel. On estime qu’environ 1000 personnes pourraient être évacuées.
Le Camp Le Manoir et le centre éducatif Saint-Aubin serviront à accueillir les réfugiés de part et d’autre du pont Leclerc, toujours fermé à la circulation. « Y’a des gens qu’on ne veut pas qu’ils retournent à leur domicile », précise Alain Gravel.
Les équipes sont en place et tout est mis en place pour maintenir une prestation de service efficace, sans épuiser les membres de brigades.
« On a beaucoup en ce moment de l’aide des autres municipalités qui nous ont offert du soutien. On va avoir de la relève de la Côte-de-Beaupré, de La Malbaie, les Éboulements sont venus rapidement…Pendant la nuit, on va voir comment on sépare nos équipes. Nos pompiers ont aussi des familles, des problématiques chez eux, faut penser à ça, parce qu’on va être en alerte encore un petit moment», indique M. Gravel.
La situation supplante en gravité les événements de 2008, qui ont tout de même permis de préparer les équipes adéquatement. «Ça faisait des années que Baie-Saint-Paul n’avait pas eu d’événements. Malgré ça, on tient notre livre de sécurité civile à jour et ça renforcit notre efficacité. On le garde actualisé. On a des plans particuliers pour tous les aléas et là, on n’a peut-être pas toutes les réponses, mais on en a une bonne partie. Il n’y a pas d’improvisation », conclut-il.
« Les forces armées de Bagotville ont été appelées en renfort. Le premier ministre a dit qu’il viendrait peut-être, le ministre François Bonnardel a confirmé sa visite demain. On est sur l’adrénaline, mais c’est clair qu’on va se rappeler longtemps du printemps 2023 », a conclu le maire.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.