Front commun pour les travailleurs de la Côte-Nord
Michel Savard, Guillaume Tremblay, Line Sirois, Rémi Therriault, Pascal Langlois et Maude Fréchette.
Alors que le 1er mai marque la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, les représentants du Front commun sur la Côte-Nord dénoncent les impacts de l’inflation sur les travailleurs.
Le Front commun est regroupé des paliers régionaux de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ainsi que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
Leurs représentants dénoncent l’oubli de ceux qui peinent à joindre les deux bouts. « Quand je parle d’inflation, à chaque élection au provincial ou au fédéral, on nous parle toujours de la classe moyenne et à quel point c’est important de l’aider », lance Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord-CSN.
« Moi je change ça pour la classe nombreuse », poursuit-il pour rappeler que le salaire moyen du secteur public est de 44 000 $ par année brut et la légère hausse du salaire minimum.
Guillaume Tremblay est accompagné dans son message de Pascal Langlois, conseiller régional FTQ, Line Sirois, présidente d’Action Chômage Côte-Nord, Michel Savard de la Table des groupes communautaires, Rémi Therriault, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord CSQ et coordonnateur régional de la Côte-Nord CSQ et Maude Fréchette, représentante nationale de l’APTS Côte-Nord.
Tous s’entendent pour dire que l’augmentation du coût de la vie engendre les impacts négatifs pour une très grande partie de la population. Pour eux, il est impensable que les « plus riches » et « les grandes corporations » puissent profiter de la situation aux dépens des autres.
D’une seule voix, ils veulent envoyer un signal clair : « Ce n’est pas vrai qu’on va laisser des travailleuses et des travailleurs s’appauvrir. Le printemps se réchauffe et le Front commun amorce une phase d’intensification de la mobilisation. »
Salaire minimum
Cette hausse de 1 $ l’heure ne mérite pas de crier victoire selon la Table des groupes populaires de la Côte-Nord. « Ce n’est pas tant une bonne nouvelle que ça. Pour commencer, c’est une nouvelle qui arrive six ans en retard, ça fait 6 ans qu’on demande le 15 $ l’heure », déclare Michel Savard, porte-parole de l’organisme.
Ce dernier affirme qu’aujourd’hui, 15 $ l’heure, c’est insuffisant pour « sortir quelqu’un de la pauvreté ».
« Encore une fois, ce sont les personnes les plus démunies qui vont faire les frais de ça, ce sont les personnes qui travaillent au salaire minimum », ajoute ce dernier. Il dénonce « l’aspect limitatif de la politique gouvernementale québécoise de plafonner le salaire minimum à 50 % du salaire moyen ». Il rappelle ensuite que la revendication portée par la Coalition provinciale sur le salaire minimum est de l’élever à 18 $ l’heure.
« Ce combat-là, il est nécessaire pour sortir le monde de la pauvreté », clame Guillaume Tremblay.
Michel Savard y voit également une autre injustice à cette situation. « Quand on voit des salariés de l’état qui sont en train de jongler avec la possibilité d’augmenter leurs revenus de 21%, on se demande pourquoi ils sont si frileux de permettre aux personnes au salaire minimum de sortir de la pauvreté », déclare-t-il ne se gênant pas pour faire référence aux députés et à l’ensemble de la classe politique.
Industrie saisonnière
Line Sirois, directrice générale d’Action Chômage Côte-Nord, tient à rappeler la situation « dramatique » dans laquelle se trouvent les travailleurs de l’industrie saisonnière.
Le gouvernement fédéral a proposé un projet pilote de cinq semaines de prestations supplémentaires pour contrer le trou noir. Mme Sirois demande que cela devienne permanent et universel : « Rien ne justifie que les travailleurs soient pénalisés dans leur accès à l’assurance-emploi en raison de leur lieu de résidence. »
L’urgence d’agir
Guillaume Tremblay met l’emphase sur la différence entre le secteur privé et le secteur public, ciblant les conditions de travail comme étant une cause majeure dans la difficulté de recrutement dans le secteur public.
« La Côte-Nord, c’est la seule région au Québec qui est aux prises avec une baisse démographique. On est encore la seule région à perdre des habitants, donc des travailleuses et des travailleurs », rappelle de son côté Pascal Langlois. Selon lui, il ne faut pas oublier l’enjeu majeur qu’est l’accessibilité au logement.
Pour sa part, Maude Fréchette tente de faire comprendre que « les luttes du Front commun sont intimement reliées à l’entièreté des luttes des organismes communautaires. »
« Je crois aussi qu’on a un travail populationnel à faire, pas juste au niveau de nos négociations, mais aussi d’informer les gens des effets qui ça aura dans leur vie », ajoute-t-elle.
Tous les domaines sont touchés et chaque représentant du Front commun n’attend que la « volonté politique. »
« Présentement, le système craque. Nécessairement, il faut réinvestir, améliorer les conditions de travail et oui, qu’on améliore les salaires », indique Rémi Therriault, faisant référence aux problématiques flagrantes du réseau de la santé.
Line Sirois désire aussi faire comprendre que ce sont les travailleurs au salaire minimum qui sont obligés d’utiliser les services d’aide alimentaire, rappelant que peu de gens peuvent vivre trois mois sans salaire.
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