Qu’est-il arrivé avec le projet domiciliaire Falaise sur Mer à Sept-Îles?

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:00 AM - 1 mars 2023
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La maison modèle du projet Falaise sur Mer est inhabitée presque 10 ans après avoir été construite.

Il y a 10 ans, deux entrepreneurs lavallois dévoilaient un projet immobilier visant à donner un second souffle au secteur De Grasse, à Sept-Îles. À ce jour, le projet n’a jamais abouti, mais il reste encore des traces de cette idée avortée sur le site, dont une grande maison unifamiliale neuve et vide.

Juste un peu avant le boulevard des Forges, sur la route 138, se trouve l’entrée du projet domiciliaire Falaise sur Mer. Lors d’un rapide passage la semaine dernière, on y a constaté des rues non déneigées ainsi qu’une maison modèle qui est inhabitée.

Le projet de Falaise sur mer est né au tournant des années 2010. À cette époque, l’économie tournait à plein régime, notamment en raison du Plan Nord, ce qui faisait que le développement domiciliaire à Sept-Îles présentait de bonnes perspectives, explique Jean-François Voyer, le promoteur du projet qui est également co-propriétaire et directeur du développement des affaires pour Construction Voyer.

Le projet Falaise sur Mer avait fait la une de l’édition du 16 janvier 2013 du Journal le Nord-Côtier.

Le développement domiciliaire était en plein boom, notamment avec les projets dans le secteur Sainte-Famille.

Pour Falaise sur Mer, toutes les démarches administratives et la construction des rues ont pris environ deux ans. Le contexte économique a eu le temps de changer. En 2013, une fois l’affaire prête à lancer, le portrait n’était plus le même, soutient le promoteur.

« La demande en logements à Sept-Îles a planté à ce moment-là et on a réalisé qu’il n’y avait presque plus d’intérêt pour le projet », déclare M. Voyer.

L’entreprise s’est donc retrouvée face au choix de vendre à perte les terrains, ou de les conserver en attendant une occasion plus intéressante. La deuxième option a été retenue.

Par contre, les rues qui ont été construites n’ont pas été cédées à la Ville de Sept-Îles. Ainsi, la municipalité n’a pas de service à rendre, que ce soit le déneigement, ou au niveau de la sécurité.

« Les rues nous appartiennent encore. Nous, on paie des taxes sur un grand terrain vacant, plutôt que de payer les taxes sur 42 terrains qui sont sur une rue municipale, ce qui est beaucoup moins cher pour nous », souligne Jean-François Voyer.

Maison abandonnée

Pour ce qui est de la maison modèle présente sur le site, elle ne peut pas être habitée tant que la rue n’aura pas été cédée à la Ville de Sept-Îles.

« À un certain moment, on s’est dit qu’on pourrait vendre la maison modèle ou la louer, mais on ne peut pas. On n’a pas le droit de vendre la maison, tant que la rue n’appartiendra pas à la municipalité », affirme le promoteur.

À savoir si le projet pourrait être relancé, M. Voyer affirme que oui, si des conditions favorables se présentent.

« On attend le bon timing pour avoir le marché le plus favorable possible », fait-il savoir.

Il ajoute qu’actuellement, dans l’immobilier, il y a certains facteurs qui rendent la relance d’un tel projet plus difficile, comme les taux d’intérêt et les coûts de construction.

Un sort différent pour Holliday

(VB) Le maire de Sept-Îles est confiant que le projet domiciliaire Holliday aura plus de succès que celui de Falaise sur Mer.

« Dans le contexte économique actuel, avec les annonces de l’Aluminerie Alouette et les projets d’autres entreprises, ça va prendre du développement domiciliaire », dit Steeve Beaupré.

Le maire constate qu’il y a de la demande en ce moment à Sept-Îles pour des résidences, notamment de la part des jeunes familles. Par contre, il ne cache pas que le développement immobilier pourrait faire face à certains défis. Il identifie la difficulté d’obtenir les services d’un entrepreneur pour bâtir les résidences.

« C’est bien beau dire que la demande est là, encore faut-il que les entrepreneurs aient la volonté de construire des maisons sur ces terrains. Si on n’a pas d’entrepreneurs locaux en construction qui peuvent le faire à un coût raisonnable, ça va être problématique », affirme M. Beaupré.

Il ajoute que le coût élevé pour la construction de maisons pourrait nuire au développement résidentiel. Le maire propose qu’un crédit d’impôt pour les gens résidants à Sept-Îles puisse être mis en place par le gouvernement du Québec et du Canada.

« Au niveau brut, le salaire va être le même, mais au niveau net, la personne va se retrouver avec plus d’argent. Cela va contribuer à aider cette personne à se loger, et peut-être, venir absorber la hausse des coûts de construction », indique le maire de Sept-Îles.