Un cas encore plus récent de stérilisation forcée rapporté

Par Alexandre Caputo 12:00 PM - 6 décembre 2022 Initiative de journalisme local
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Viviane Michel, ancienne présidente de Femmes autochtones du Québec.

Si 2019 semblait atrocement récent pour une intervention médicale cauchemardesque comme une
stérilisation forcée, on rapporte maintenant qu’un cas ne remontant qu’à 2020 a été signalé. 

Rejointe par téléphone, la directrice générale de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL), Mme Marjolaine Siouï affirme que le récent rapport sur le consentement libre et éclairé et les stérilisations imposées de femmes des Premières Nations et Inuit au Québec a « shaké la machine ». 

« Nous avons recueilli encore plus de témoignages depuis la publication du rapport, certains nouveaux évènements rapportés sont aussi récents que 2020 », explique-t-elle, sans préciser la région dans laquelle ce cas a été signalé. 

Mme Siouï confirme qu’une deuxième phase à cette étude sera mise sur pieds, car les présents résultats ne semblent être que « la pointe de l’iceberg ». 

Une rencontre avec le Collège des médecins du Québec est prévue à court terme, mais la date n’a pas encore été fixée. 

Le président du Collège, Dr Mauril Gaudreault, a réagi à la publication du rapport sur les ondes de Radio-Canada en invitant « toutes les personnes qui ont été témoins de pareilles situations à les dénoncer [au Collège]. »

 « Ça relève du génocide »

Selon Mme Viviane Michel, ancienne présidente de Femmes autochtones du Québec, le mot « génocide » n’est pas exagéré lorsqu’on se penche sur les résultats du rapport. 

« Les femmes sont porteuses de vie, c’est quelque chose de sacré », mentionne l’Innue de Uashat mak
Mani-utenam. « La justice ne bouge pas lorsqu’on parle de femmes autochtones disparues, assassinées ou violentées », déplore celle qui a participé au début de l’étude, tandis qu’elle était toujours chez Femmes autochtones du Québec. 

 « Je serais curieuse de savoir le nombre de femmes allochtones qui ont subi des stérilisations imposées pour pouvoir avoir les deux côtés de la médaille », questionne-t-elle.  

 Mme Thérèse Tshernish, une aînée respectée de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, a accepté de réagir à la publication de cet ouvrage. 

« En tant que femme, mais aussi en tant que mère et grand-mère, j’ai le cœur brisé d’entendre de telles histoires. Il est temps que toutes ces atrocités commencent à sortir », dénonce-t-elle.