Sylvie Dion et Dany Dubé n’ont pas eu d’enfant. Tous deux amateurs de hockey, c’est en voyant des amis accueillir un joueur chez eux qu’ils ont eu l’idée de faire de même. À cette époque, plus de familles levaient la main pour accueillir un joueur donc, rien n’était sûr.
Le couple avait vécu une expérience précédente difficile avec un joueur du Midget Espoir qui allait à l’école Jean-Paul II. Les deux auraient pu être échaudés par cette expérience, mais ils ont tout de même décidé de se lancer avec un joueur du Drakkar.
Des liens qui perdurent
« Au Midget, ils sont plus jeunes, ç’a été plus difficile. On n’a pas voulu le refaire l’année suivante. Après, on a donné notre nom au Drakkar, sans être sûr si on aurait un joueur. On a argumenté et on avait aussi des amis qui le faisaient et on a fini par nous confier un joueur. Stéphane Michaud en 2007 », raconte Dany Dubé.
Stéphane Michaud est resté trois ans chez les Dion Dubé. Il est parti à 20 ans.
« Il devait se faire opérer au genou. Normalement, il y avait plusieurs mois d’attente pour ce type d’opération, mais il a eu l’opportunité d’avoir une place en 2-3 mois. Il a dû arrêter de jouer et finalement, il n’a pas repris le jeu », relate M. Dubé.
Originaire de Val D’or, le joueur est retourné à la maison. Depuis, il travaille pour Hydro-Québec et a eu des jumeaux, il y a quelques années. « Sa tante Denise habite à Baie-Comeau et quand elle a des photos de la famille, elle vient nous montrer ça », souligne Sylvie Dion.
D’ailleurs, le couple est allé les visiter en Abitibi, Stéphane Michaud et leur deuxième pensionnaire, Antoine Laperrière qui vient de Rouyn-Noranda. D’ailleurs, c’est Stéphane qui a conseillé à Antoine de prendre sa place dans la famille Dubé-Dion.
« Antoine a des jumelles et Stéphane des jumeaux, nés à un mois d’intervalle. On est encore en contact avec eux. Quand on arrive là, c’est comme si on faisait partie de la famille. C’est de valeur qu’ils soient loin, sinon on irait les voir plus souvent », affirme Mme Dion.
Les deux amateurs de hockey sont également allés voir Tobie Paquette-Bisson alors qu’il jouait pour le Rocket de Laval, dans la Ligue américaine de hockey.
« Ça bien tombé. Le vendredi, on est allé voir Tobie jouer à Laval et le lendemain, le Drakkar jouait à Blainville ».
Au fil des ans, le couple a hébergé pas moins d’une dizaine de joueurs dont voici la liste :
- Stéphane Michaud en 2007 à 2009
- Antoine Laperrière de 2009 à 2011
- Pierre-Alexandre Ouellet pour 3 mois durant la saison 2010-2011
- Alexandre Durette pour 3 mois aussi durant la saison 2010-2011
- Olivier Jodoin durant la saison 2012-2013
- Robbie Graham pour 3 mois en 2013-2014
- Alec Jon Banville en 2013-2014
- Tobie Paquette-Bisson de 2014 à 2016
- Xavier Bouchard de 2016 à 2020
- Olivier Ciarlo 2021 à …
Les temps changent
Quand le couple a commencé à héberger un joueur, c’était l’époque des cellulaires à flip, il y avait moins de réseaux sociaux, de jeux vidéo.
« Avant les joueurs se réunissaient avant de sortir. Je me souviens, il regardait le calendrier des matchs pour savoir les jours où il pouvait en profiter. Maintenant, il reste à la maison. Les jeunes sortent moins, se réunissent moins en gang pour faire le party », constate M. Dubé.
Effectivement, Olivier Ciarlo est un jeune homme de son époque et préfère souvent rester à la maison et jouer à des jeux vidéo en ligne avec des amis qui sont un peu partout au Québec ou ailleurs dans le monde. C’est leur façon de communiquer maintenant.
Attachement
En quinze ans, Mme Dion et M. Dubé ont accueilli plusieurs joueurs, certains pour une courte période. Parfois, c’est le contraire qui arrive, comme l’exemple d’une famille qui a la chance d’avoir deux joueurs en 10 ans, chacun 5 ans.
« Quand tu as un joueur et il part au bout de trois mois, ce n’est pas facile. Je connais des gens qui n’ont pas été capables, la dame était trop sensible et ça lui a fait trop de peine de voir partir le jeune. Par chance, notre premier est resté longtemps donc on a continué », rapporte M. Dubé.
« Tu as le temps de t’attacher, mais il faut être conscient que ça fait partie de ça », ajoute Mme Dion.
Pour les familles qui ont de jeunes enfants, c’est parfois plus difficile, parce que le petit voit le joueur comme un grand frère qu’il admire et qui font partie de sa vie.
Communication
Comme dans toute relation, la communication est importante et c’est d’autant plus important quand un jeune inconnu débarque chez toi et qu’il doit s’intégrer à son nouveau milieu de vie.
« Souvent, la première année, c’est son intégration. À partir de la deuxième année, il connaît les aires, il se sent chez lui », commente M. Dubé.
La famille qui accueille un jeune hockeyeur doit aussi traiter avec l’entourage, la famille, l’équipe et parfois, la blonde. Olivier Ciarlo fréquente d’ailleurs une jeune baie-comoise et ils viennent tout juste de fêter leur premier anniversaire ensemble.
« La chose importante, c’est si quelque chose ne marche pas, n’attendez pas pour en parler. Que ce soit au jeune directement, ou à Audrey au Drakkar, ou avec les parents. Il faut régler tout de suite et ne pas laisser traîner ça », explique M. Dubé.
« Dans tout ça, il faut savoir mettre nos limites. De toute façon, on a été chanceux, on a eu des jeunes respectueux. Quand Olivier veut quelque chose, il le demande et je dis oui ou non et ce n’est pas plus compliqué que ça », renchérit Mme Dion.
« Olivier aime beaucoup parler de hockey avec Dany. Ce n’est pas tous les joueurs qui aiment parler. Il faut respecter ça. Certains ont besoin de décanter avant de le faire », note Mme Dion.
Gardien de but
Souvent, les gardiens de but sont considérés comme des bibittes un peu bizarres au sein d’une équipe. Peut-être parce que contrairement aux autres joueurs, ils sont toujours sur la glace et sont seuls à jouer à cette position. Et quand ils ne jouent pas, ils sont habillés pour jouer et demeurent sur le banc.
« D’habitude, on dit que ce sont des bibittes plus introverties. Ce n’est pas le cas d’Olivier qui est très sociable. Il aime jaser, n’a pas de misère à s’intégrer, il s’est même fait des amis localement, c’est rare », mentionne M. Dubé.
Il y a forcément aussi une compétition qui s’installe avec l’autre gardien, chacun voulant faire sa place.
« On a un bon duo de gardien. L’un a 18 ans (Ciarlo) et l’autre a 20 ans (Adam) », rappelle M. Dubé en se demandant si les deux finiront la saison avec le Drakkar.
Olivier Ciarlo arbore depuis peu de nouvelles jambières qui semblent plaire à tout le monde.
« J’écoutais le match à la télé contre les Remparts et j’entends le commentateur Chouinard dire : les jambières du goaler de Baie-Comeau, je les adore », lance M. Dubé, visiblement fier.
Être famille de pension pour un joueur de hockey demande du temps, mais en retour, apporte beaucoup à tous ceux impliqués.
« C’est un don de soi. On se donne pour eux et on les suit comme si c’était nos propres enfants. On s’attache à eux. », conclut Mme Dion.
Pour en savoir plus sur comment devenir famille de pension pour le Drakkar:
https://www.lemanic.ca/2022/11/30/devenir-famille-de-pension-pour-le-drakkar-de-baie-comeau/
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