Tout n’est pas noir dans la restauration

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 24 novembre 2022
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Billy Tanguay et son partenaire Pierre-Olivier Simard du Bavard et l’Ivrogne ouvriront un nouveau restaurant au printemps. Ils proposeront un menu « comfort food » avec entre autres le mac and cheese en format plus petit. Photo courtoisie

Il n’y a pas que des mauvaises nouvelles dans le milieu de la restauration à Sept-Îles. Les hommes derrière le Bavard et l’Ivrogne travaillent sur un nouveau projet pour le printemps 2023.

Billy Tanguay et Pierre-Olivier Simard offriront un petit frère à leur restaurant de la rue du Père-Divet.
L’annonce survient quelques jours après l’annonce de la fin pour la Cage – Brasserie sportive.

« On ne voulait pas annoncer tout de suite, mais on a tenu à donner une vague d’espoirs », a fait savoir Billy, faisant références aux indices lancées dans une publication sur Facebook.

Comme restaurateur, il ne souhaite pas de fermetures. « Comme toute la population, je trouve ça dommage qu’un autre restaurant doive fermer ses portes et que le nombre de restaurant diminue à vue d’œil à Sept-Îles. Étant citoyen de notre ville, je trouve la situation très triste. »

Il y a déjà six à huit mois que M. Tanguay et son partenaire travaillent sur le projet de deuxième restaurant, une extension du Bavard et l’Ivrogne.

« Ce qu’on aimait servir ici, mais qu’on a mis de côté sera là », a précisé Billy. Le mac and cheese et les pizza pochettes trouveront notamment place dans le nouveau restaurant « à des prix plus bas qu’ici », un genre de « comfort food ». Bières locales et régionales et cocktails feront partie de la carte.

Dans le contexte de l’inflation, les deux hommes veulent offrir des plats plus accessibles, plus petits et à prix meilleur.

« On veut garder le même esprit que le Bavard et l’Ivrogne alors que c’est nous qui faisons la bouffe de A à Z. »

Pour ce qui est de l’endroit du nouveau restaurant, secret pour le moment, mais ce sera dans le bas de la ville. Le bail est déjà signé. « On veut dynamiser le bas de la ville. »

Le nouveau restaurant ouvrira au printemps, en avril ou mai 2023, pour un rodage avant l’été. 

La main d’œuvre?

La pénurie de main d’œuvre, qui a souvent défrayé les manchettes, inquiète plus ou moins Billy Tanguay du Bavard et l’Ivrogne face à leur futur restaurant.

« On a assez de personnel pour le faire. » Il dit recevoir des CV régulièrement.

M. Tanguay soutient travailler pour continuellement offrir des conditions de travail intéressantes pour garder ses employés, ciblant des attraits autres que le salaire. Ils comptent offrir des cartes-cadeaux à leurs employés. 

« On travaille pour une structure dans la restauration. On veut être là pour nos employés, qu’ils s’épanouissent avec nous autres. » L’équipe du Bavard et l’Ivrogne compte sur une quinzaine de personnes. Pour le nouveau restaurant, Billy Tanguay parle d’embaucher une douzaine d’employés.

Billy Tanguay. Photo courtoisie

Pour le nouveau restaurant, Billy et Pierre-Olivier compteront sur une autre équipe de gestion. Ils n’auront pas trop à partager leurs temps aux deux endroits.  

« On sera la pierre angulaire en créant pour que d’autres continuent. »

M. Tanguay dit vouloir participer au développement de Sept-Îles.  

« Ce que je ressens des gens c’est qu’il n’y a pas grand-chose à Sept-Îles », dit Billy, mentionnant qu’ils gardent leur argent pour des soupers gastronomiques ailleurs au Québec.

« On veut créer un besoin pour eux, qu’ils aient une dépendance à venir dans nos institutions. On veut recréer l’engouement à sortir. »

Billy assure d’ailleurs qu’il n’y pas de compétitions dans le milieu de la restauration. « Il faut se tenir ensemble pour développer. On sera encore plus grand. Il faut que les gens croient en l’économie locale. Chacun est un ambassadeur de la ville. On veut plus de bars, plus de restaurants. »

Il compte en être un joueur. « On veut écrire notre page d’histoires, laisser notre empreinte. »

Il salue les belles initiatives à Sept-Îles, le Vieux-Poste Hanté, la Parade de Noël et le Festi-GrÎles.

Sauvés par le service traiteur

Si en mai 2021 Billy Tanguay et Pierre-Olivier Simard avaient affiché le Bavard et l’Ivrogne À vendre, souhaitant trouver un acquéreur pour la bâtisse, tout en continuant d’opérer, le portrait a changé depuis.

La COVID-19 ne les avait pas aidés. « On était une jeune entreprise. On n’a pas pu se développer comme on le voulait », de dire Billy.

Les deux hommes ont toutefois saisi l’opportunité d’agir comme service de traiteur, ce qu’ils n’auraient jamais pensé faire. « On ne l’annonçait pas publiquement, mais ça nous a permis de se développer. C’est ce qui nous a sauvés. On a appris à aimer ça. »

Ils s’attendent d’ailleurs à un bon temps des Fêtes, quoiqu’il advienne. « Si jamais il fallait refermer (mesures sanitaires), on sera prêt à faire du take out. Mieux vaut prévenir que guérir. »

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