Vers des quotas autochtones à la radio
La chanteuse Kathia Rock se réjouit du projet avancé par le CRTC.
Le chanteur Florent Vollant et son fils Mathieu McKenzie sont à la base d’un projet visant à imposer aux radios commerciales un quota de musique provenant d’artistes autochtones.
«Le personnel du Conseil travaille avec diligence pour s’assurer que nous rejoignions le plus grand nombre possible d’Autochtones et de non-Autochtones», confirme Patricia Valladao, gestionnaire en relations avec les médias pour le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
«Il était temps!» lance Q-052, un artiste mi’kmaq, dans un soupire de soulagement. « On parle beaucoup de réconciliation, mais ça fait du bien de voir des actions concrètes en ce sens», explique-t-il.
Le projet mené par le CRTC, en partenariat avec l’Indigenous Leadership Development Institute Inc. (ILDII), un organisme à but non-lucratif qui met de l’avant l’entreprenariat et la culture chez les Premiers Peuples, vise à élaborer une politique de radiodiffusion autochtone.
Les radiodiffuseurs commerciaux du Québec sont déjà obligés de diffuser une certaine quantité de musique canadienne et française.
Les membres des Premiers Peuples veulent désormais qu’il en soit de même pour leur matériel.
«J’espère sincèrement que l’industrie va suivre, les histoires et les langues autochtones sont tellement riches», mentionne Kathia Rock, une chanteuse innue de Uashat mak Mani-utenam.
Une phase sur trois
L’élaboration de cette politique est divisée en trois étapes. La première, qui était une période de mobilisation, a récemment été menée à terme partout au pays avec l’aide de différents diffuseurs, créateurs de contenu et artistes autochtones.
L’étape médiane est celle de la consultation publique, «afin d’obtenir un éventail de points de vue des peuples autochtones et non-autochtones sur la façon dont le système canadien de radiodiffusion peut compléter au mieux les intérêts des peuples autochtones en matière de radiodiffusion», peut-on lire sur le site du CRTC.
Pour conclure le processus, le CRTC présentera les propositions préliminaires des acteurs autochtones récoltées. Ils auront l’opportunité de commenter la politique proposée.
L’élaboration de cette politique arrive après la création, dans les dernières années, de catégories dédiées aux Premiers Peuples au Gala de l’ADISQ. Il y a aussi des débats en cours concernant les langues officielles du pays.
«En plus, la musique de nos peuples est porteuse d’un fort message concernant la sauvegarde de l’environnement, c’est un sujet qui est plus d’actualité que jamais», ajoute Q-052.
La station de radio communautaire de Uashat mak Mani-utenam, CKAU, perçoit d’un très bon œil cette future politique.
«C’est une excellente nouvelle, les artistes autochtones auront droit à une meilleure vitrine», se réjouit Charlotte McKenzie, responsable de la programmation chez CKAU.
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