Maten, Scott-Pien Picard, Ninan et les autres veulent profiter des portes qui s’ouvrent

Par Sylvain Turcotte 12:00 PM - 21 juin 2022
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Émile Bilodeau (cinquième à partir de la droite) a ouvert la porte aux artistes autochtones en les invitant à partager la grande scène des Francos de Montréal le 13 juin dernier. Photo Benoit Rousseau – Francos de Montréal

Émile Bilodeau a ouvert une porte importante à la musique autochtone en invitant ses amis de Maliotenam pour son spectacle aux Francos de Montréal. Les Maten, Ninan, Scot-Pien Picard et autres en veulent encore plus.

« On a besoin de coups de main comme Émile a fait avec nous. On n’est pas connu », mentionne Mathieu Mckenzie du groupe Maten, groupe qui roule sa bosse depuis 20 ans dans différentes communautés.

La chanson Tshe minupunanu d’Émile Bilodeau et ses comparses de Uashat mak Mani-utenam fait aussi son effet.
« Une porte s’est ouverte, il faut en profiter », dira Sam Pinette, un des membres de Maten.

Une autre s’ouvrira au début juillet, avec la Déferlante autochtone au Festival en chanson de Petite-Vallée, spectacle réunissant sur la même scène Maten, Ninan, Scott-Pien Picard, Bryan André et Pascal Ottawa.

« On avance d’un grand pas. On l’a senti avec le show avec Émile », a dit Scott-Pien Picard, qui participera d’ailleurs à sa toute première Fête nationale pour le spectacle sur les Plaines d’Abraham le 23 juin. Il souhaite un show tout autochtone à Montréal un jour.

Au-delà de la culture

Les artistes autochtones ne voient que du positif face à la musique.

« Si la musique peut faire un pont entre les cultures, c’est tant mieux », souligne Sam.

« Par la musique, on peut transmettre quelque chose de bien, pour que ça s’harmonise. C’est aussi rassembleur », ajoute-t-il, en compagnie de Freddy Cluney du groupe Ninan.

La musique leur apporte la fierté de chanter dans leur langue, mais aussi de voyager et d’ouvrir des opportunités.

« Ça nous fait rencontrer du monde », laisse entendre Freddy.

Sam Pinette soutient que l’ADISQ a donné la vitrine attendue à la musique autochtone en 2019, quand Florent Vollant a été sacré gagnant du Félix « Artiste autochtone de l’année », prix remis pour une première fois.

Le récipiendaire avait alors dit : « Merci à l’ADISQ de nous avoir fait cette place, soyez sans crainte, on va la prendre. On n’est pas ici juste parce qu’on est autochtones. On est ici aussi parce qu’on est bons. »

Une nouvelle catégorie devrait d’ailleurs s’ajouter pour l’édition 2022, « Album autochtone de l’année. » Sam aimerait aussi voir comme catégorie « Spectacle autochtone de l’année ».

Une transmission intergénérationnelle

Si la musique autochtone continue de voyager et qu’elle le fera encore, c’est le fruit de la transmission intergénérationnelle.

Kashtin a influencé Maten, qui en aura fait autant pour Scott-Pien Picard. Ninan aura eu Bryan André comme référence, dira son leader Freddy Cluney.

« On transmet notre musique, notre expérience aux jeunes qui s’en viennent. Quand on ne sera plus là, les gens vont en écouter d’autres », soutiennent Sam Pinette et Freddy.

Plusieurs pour qui la musique est un plaisir vont éclore.

« On donne de l’espoir et de l’amour avec notre musique », renchérissent-ils, s’appuyant sur des paroles positives, d’amour et de vécus. « La musique, c’est thérapeutique. Il y a de beaux messages dans la musique. C’est une fierté de partager notre culture et notre langue, de transmettre de belles valeurs aux jeunes », mentionnera Cluney.

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