Une initiative pour protéger les mammifères marins du trafic maritime

Par Vincent Rioux-Berrouard 8:00 AM - 14 juin 2022
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Jacques Gélineau. Photo courtoisie

Un citoyen de Sept-Îles, Jacques Gélineau, s’est lancé dans un projet pour que l’industrie maritime adapte ses pratiques pour favoriser la préservation des mammifères marins.

Il veut que certains couloirs maritimes soient empruntés par les grands navires, pour que les zones où les mammifères marins sont présents soient évitées.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, Jacques Gélineau, qui est observateur de mammifères marins, a travaillé en collaboration avec la station de recherche des îles Mingan, pour initier un programme de recherche à Sept-Îles. Durant toutes ces années, il a accumulé des données sur les mammifères marins.

Avec le temps, les données acquises ont permis de connaître les zones les plus fréquentées par les mammifères marins, que ce soit à Sept-Îles, ou à Port-Cartier. Ils sont présents dans les endroits où la nourriture est la plus abondante.

La région accueille de nombreux mammifères marins. Il y a des petits rorquals, des baleines bleues et des rorquals à bosse, pour ne nommer que ceux-là.

Ce qu’il souhaite, c’est que les grandes compagnies de la région adaptent le parcours des navires venant à Sept-Îles et à Port-Cartier, pour éviter de nuire aux mammifères marins.

Les grands navires peuvent avoir un impact néfaste sur eux, notamment avec la pollution sonore. Ils sont équipés de puissants moteurs qui émettent de grandes vibrations et produisent des sons très fort dans l’eau.

« Lorsqu’un navire bruyant arrive, les mammifères marins ne sont plus en mesure de communiquer avec leurs congénères, parce qu’il y a tellement de bruit. Les mammifères marins utilisent les ondes pour communiquer et pour se déplacer et les navires viennent interférer », explique Jacques Gélineau.

Ils sont aussi à risque d’entrer en collision avec les navires.

Pour que son idée devienne réalité, Jacques Gélineau a entrepris des démarches auprès des grandes entreprises de la région.

Jusqu’à maintenant, il a reçu un accueil positif de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, Rio Tinto et Aluminerie Alouette. Il compte poursuivre ses démarches, notamment auprès d’ArcelorMittal, qui a de nombreux navires qui se rendent aux installations de Port-Cartier, Minerai de fer Québec et du Port de Sept-Îles.

L’avantage de ce projet est qu’il aurait peu de coûts au niveau financier, mais de nombreux bénéfices au niveau de la survie de la faune marine, croit-il.

« Avec ce projet, on vient arrimer les pratiques de l’industrie maritime aux connaissances scientifiques. Ce qu’on demande, c’est que les navires évitent les aires d’alimentation des mammifères », souligne Jacques Gélineau.

Il compte poursuivre ses démarches et ses rencontres au cours de l’été, pour faire embarquer l’ensemble des entreprises de la région impliquées dans le trafic maritime.

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