Opinion | La classe de Devcore

Par Stéfan Marchand 8:00 AM - 12 juin 2022
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Photo Alexandre Caputo

J’ai pris connaissance de l’article de Marie-Ève Poulin (Un promoteur achète 555 logements et compte faire le ménage) dans l’édition du 1er juin du Nord-Côtier.

Ouf ! Tellement de choses se bousculent dans mon cœur et dans ma tête en réaction à la position de Devcore, je ne sais par où commencer…

Les visées de Devcore dénotent une absence totale de considération pour la réalité des plus démunis de Sept-Îles.

Je suis surpris et déçu de constater qu’en 2022, un promoteur puisse tenir un discours aussi méprisant pour les gens qui vivent des difficultés importantes et parmi celles-ci, se trouver un logement. Une absence totale de conscience sociale, de bienveillance et de respect pour, non seulement les plus démunis, mais également pour les différents organismes de Sept-Îles qui combattent la misère et la discrimination.

Monsieur Poulin, propriétaire de Devcore, semble débarquer en territoire conquis. Il pense imposer ses règles, faire fi de la réalité d’une partie importante des habitants de Sept-Îles et remplir ses poches tout en vidant celles de ceux à qui il interdira l’accès à un logement, sans parler des poches des organismes qui devront prendre en charge ces personnes qui n’ont pas la « classe » requise pour avoir un toit sur leur tête.

Vraiment?

Peut-on vraiment accepter qu’un richissime promoteur immobilier puisse ainsi s’installer et crier haut et fort que lui n’en a rien à foutre de la misère humaine ?

Bull shit son discours sur l’hébergement des familles ukrainiennes ! De la poudre aux yeux.

Bien sûr qu’il faut les aider, bien sûr que l’humanité devrait aider les victimes de la guerre. Comme elle devrait aider les victimes des catastrophes climatiques, du capitalisme, du racisme, de la criminalité, des maladies, etc.

Monsieur Poulin non seulement ne cherche pas à aider, il choisit de nuire aux plus démunis afin « d’héberger des gens de qualité ». À partir de quand est-on assez riche pour ne plus avoir besoin de presser le citron des autres ?
Savez-vous Monsieur Poulin que les gens que vous mettrez dehors ou que vous empêcherez d’avoir accès à un logement, ils devront être logés ailleurs, ils devront compter sur l’aide d’organismes communautaires qui n’ont pas vos ressources.

Ils ne cesseront pas d’exister. Peut-être en êtes-vous surpris Monsieur Poulin ?

ILS NE CESSERONT PAS D’EXISTER.

Voici ma proposition, Monsieur Poulin. On organise une rencontre avec les différents organismes communautaires de Sept-Îles, avec les élus de Sept-Îles (vous remarquez que je n’utilise pas le nom de Poulinville, mais bien de Sept-Îles), les éducateurs, les travailleurs sociaux, les travailleurs de rue, les infirmières, les psychologues, bref tous ceux qui croient que les plus démunis méritent d’être aidés.

Un seul point à l’ordre du jour : résoudre le problème du logement à Sept-Îles. Si vous le voulez Monsieur Poulin, vous pouvez faire partie de la solution. Mais svp, ne faites pas partie du problème.

Ayez de la classe Monsieur Poulin.

Stéfan Marchand, Sept-Îles

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