Les travailleuses de CPE manifestent bruyamment à Baie-Comeau

Par Colombe Jourdain 12:50 PM - 3 décembre 2021
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La représentante des travailleuses en CPE de la Manicouagan, Julie Pellerin, accompagnée de Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN qui ont manifesté avec près d’une centaines de travailleuses des cinq CPE affiliés à la CSN, Magimuse, les Petits Bécots, les Gamins d’ici, le Carré de sable et le CPE au Boisé.

Afin de demander au gouvernement d’investir dans les conditions de travail des salariées, les travailleuses de centres de la petite enfance (CPE), présentement en grève, ont manifesté une quinzaine de minutes dans les bureaux d’Investissement Québec à Baie-Comeau avant d’être expulsées par des agents de police.

La manifestation s’est poursuivie à l’extérieur où les travailleuses, accompagnées du président du Conseil central Côte-Nord – CSN, Guillaume Tremblay, ont scandé des phrases comme « nous sommes déterminés » et « nous allons gagner ».

La représentante des travailleuses en CPE de la Manicouagan, Julie Pellerin demande au gouvernement « d’avoir une équité avec le secteur public. Présentement, c’est un écart de 5-6 $ de l’heure pour le même travail ».

« On a décidé de monter le ton pour que ça négocie, qu’on soit capable d’obtenir les conditions de travail qu’on mérite. Le gouvernement Legault doit faire un effort, d’autant plus qu’il a obtenu du fédéral 6,4 milliards de dollars pour mettre en place des services de garde », renchérit M. Tremblay.

Les revendications vont bien au-delà du salaire. Il y a aussi la question des ratios et de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui préoccupent le syndicat. Dans les installations de la région, il manque jusqu’à deux éducatrices par CPE et du personnel de soutien qualifié.

« À l’heure actuelle, on a un CPE qui n’a pas de cuisinière. Dans un autre CPE, ils ont dû faire appel à une travailleuse qui n’a pas son cours en cuisine ni sa certification du MAPAQ (Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation). C’est important, on a juste à penser aux allergies, on doit avoir un milieu sécuritaire pour les enfants », indique Mme Pellerin.

Elle donne en exemple le personnel en alimentation dans les CISSS qui gagne aux alentours de 24 $ de l’heure et avec leur nouvelle convention collective, leur salaire augmentera d’ici quelques mois.

« Dans les CPE, ça commence à 18 $ jusqu’à environ 20 $ de l’heure, avec les offres sur la table, ils seront à 22 $ de l’heure au top de l’échelon », affirme la représentante des travailleuses de CPE.

 « Ils ne sont pas juste là pour couper des légumes. Ils doivent planifier les menus, recevoir les commandes, faire la vaisselle. On demande des heures de planification pour ce travail-là et une équité sinon, ils vont aller travailler ailleurs », ajoute-t-elle.

D’ailleurs, le gouvernement a annoncé 37 000 nouvelles places dans le réseau, mais avec le manque criant de personnel, « on ne peut pas se permettre d’en perdre d’autres », indique Julie Pellerin.

Les négociations continuent les mardis, mercredis et jeudis et la grève se poursuivra tant qu’elles n’auront pas abouti, ce qui risque de causer des maux de tête aux parents d’enfants en CPE. M. Tremblay rapporte tout de même avoir l’appui des parents.

« Contrairement à ce que M. Legault dit, on a l’appui des parents. De toute façon, les parents sont très bien placés pour comprendre que si jamais on n’est pas capable d’avoir de bonnes conditions de travail, ce sont eux qui seront en difficulté parce que des services de garde seront obligés de fermer. On a déjà des ruptures de service justement parce qu’il n’y a pas de bonnes conditions de travail et ça, les parents le savent très bien », assure le président en conclusion.

Le syndicat prévoit d’autres moyens de pression au courant de la semaine prochaine.

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