La Manicouagan doit tout faire pour gagner la bataille contre les variants

Par Charlotte Paquet 12:45 PM - 27 avril 2021
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Le Dr Richard Fachehoun, directeur de santé publique sur la Côte-Nord, a précisé une fois de plus les contraintes liées à l'isolement des membres d'une maisonnée où une personne a reçu un diagnostic positif de COVID-19.

La Manicouagan a perdu la bataille contre les variants la semaine dernière, mais il n’en tient qu’à la population pour renverser la vapeur. Le respect serré des consignes, notamment chez les contacts étroits d’une personne ayant reçu un diagnostic positif de COVID-19, est plus que jamais nécessaire pour freiner l’explosion des cas et éviter de voir la région basculer en zone rouge.

Dans un point de presse tenu en fin d’avant-midi mardi, le directeur de santé publique de la Côte-Nord, le Dr Richard Fachehoun, a répété que la situation était très critique dans la Manicouagan en raison de la progression du variant britannique.

D’ailleurs, avec 14 nouveaux cas rapportés en territoire manicois aujourd’hui, la bataille s’annonce corsée pour les jours et les semaines à venir. Corsée, mais pas insurmontable, a bien fait comprendre le médecin.

Ce dernier a beaucoup insisté sur l’importance du respect des consignes d’isolement par tous les membres d’une famille qui compte une personne infectée. « Pour les membres de la maisonnée, ces gens-là doivent rester en isolement jusqu’à l’obtention du premier résultat négatif du contact », a-t-il indiqué. Donc, les parents ne doivent pas aller travailler et les autres enfants ne doivent pas aller l’école.

Si le résultat est effectivement négatif, la personne atteinte doit poursuivre son isolement jusqu’à 14 jours. Les autres membres de la maisonnée peuvent reprendre leurs activités, mais sous conditions. Il est notamment question de retourner à la maison en confinement immédiatement après le travail.

Toute personne qui présente des symptômes liés à la COVID-19 doit également s’isoler et se faire dépister. Dans l’attente du résultat de son test, les autres membres de son domicile doivent également s’isoler.

« Si on ne respecte pas ces consignes-là, nous ne pourrons pas contrôler le variant britannique », a prévenu le directeur de santé publique. Il a aussi invité les Manicois à ne pas se rassembler et ne pas voyager dans les autres MRC de la Côte-Nord, où la situation reste fragile.

Éclosion à Bois-du-Nord

L’importante éclosion en cours depuis une semaine à l’école Bois-du-Nord à Baie-Comeau a généré à ce jour 30 cas dans l’établissement et 25 cas secondaires, selon le Dr Fachehoun.

« La bonne nouvelle, tous les gens qui étaient dans ce milieu-là sont actuellement en isolement », a précisé le médecin, en rappelant aussi que l’enseignement se fait à distance. La santé publique se donne d’ailleurs deux semaines pour avoir un « contrôle optimal par rapport à cette situation-là ».

Enfin, malgré la présence de cas positifs dans sept écoles de la MRC de Manicouagan en date d’aujourd’hui, il n’est pas question de décréter une fermeture généralisée.

La vaccination

Oui, il y a l’importance du respect des consignes sanitaires, mais il y a aussi la vaccination qui est primordiale. Sur la Côte-Nord, plus de 42 000 doses de vaccin ont été administrées à ce jour.

Plus de 2000 personnes ont déjà reçu leur deuxième dose et 2 500 de plus doivent la recevoir la semaine prochaine.

Dans la Manicouagan, une personne sur deux de 16 ans et plus a déjà reçu une première dose.

Un arrivage de plus de 7 000 doses de vaccin est attendu cette semaine, en plus de 17 500 autres au cours du mois de mai.

Rappelons enfin que des 143 cas de COVID-19 qui se sont déclarés depuis le 1er avril, 72 % l’ont été dans la Manicouagan et 16 % en Haute-Côte-Nord. Uniquement dans la dernière semaine, 90 % des cas positifs se trouvaient dans la Manicouagan.

En date de ce mardi, la Côte-Nord compte 82 cas actifs et trois nouvelles éclosions de moins de cinq cas, soit dans une école primaire, dans un service de restauration et dans un établissement de détention.