Prévenir le suicide en clavardant

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 21 avril 2021
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Kim Bouchard, responsable des communications et du développement au Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord, se réjouit de l’accès à l’intervention par clavardage qui permettra de rejoindre une nouvelle clientèle. Photo courtoisie

La prévention du suicide passe à l’ère numérique pour atteindre une nouvelle clientèle. Depuis la semaine dernière, la plateforme suicide.ca permet d’obtenir de l’aide grâce au clavardage, en plus de la traditionnelle ligne d’intervention téléphonique 1 866 APPELLE (277-3553).

Initiative de l’Association québécoise de la prévention du suicide, en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, le Service numérique québécois en prévention du suicide, suicide.ca, est désormais disponible en tout temps. Depuis l’automne, il était en période de rodage avec un horaire réduit.

« C’est vraiment une très belle nouvelle, car on vient rajouter un outil supplémentaire au téléphone et on vient rejoindre une autre clientèle », lance Kim Bouchard, responsable des communications et du développement au Centre de prévention du suicide (CPS) de la Côte-Nord.

Suicide.ca regroupe plusieurs outils utiles aux personnes qui pensent au suicide ou encore qui s’inquiètent pour quelqu’un de leur entourage, en plus d’offrir la possibilité de clavarder avec un intervenant. D’ici peu de temps, l’échange de textos deviendra disponible pour obtenir de l’aide.

« On a accès à de l’aide au bout des doigts en tout temps. On vient élargir l’offre de services, ce qui est plus rassurant », précise Mme Bouchard. La plateforme est une application qui peut être téléchargée sur un téléphone ou une tablette, en plus d’être accessible sur un ordinateur. « Il y en a qui ne sont pas à l’aise avec le téléphone. Avec les jeunes, ça peut être une belle entrée en matière », poursuit-elle.

Un peu à la manière des conversations privées sur Messenger, il est possible de discuter avec des spécialistes qui offriront écoute et soutien. Dans l’éventualité où la sécurité d’une personne pourrait être compromise, un processus de redirection vers la région où elle se trouve est prévu afin de lui venir en aide sur-le-champ.

Face à face

En plus de sa ligne téléphonique qui permet de désamorcer des crises dans le moment présent, le CPS de la Côte-Nord offre de l’intervention dans un concept face à face depuis décembre 2020, une première en 30 ans d’existence. La pandémie de COVID-19 n’est pas étrangère à ce nouveau service.

Comme l’explique Kim Bouchard, les besoins psychosociaux ont été exacerbés par la situation sanitaire et les rencontres face à face permettent de répondre à des besoins. « On a commencé ça pour épauler nos collègues », explique-t-elle, en référence aux autres intervenants impliqués auprès des personnes suicidaires.

En quatre mois, une cinquantaine de personnes ont été référées au CPS, souvent à la suite d’une hospitalisation. Cinquante, c’est le volume annuel des demandes qui avait initialement envisagé.

« Normalement, on faisait les suivis par téléphone, mais là, souvent, il y a au moins une rencontre face à face pour favoriser l’adhésion au suivi et le rétablissement le plus complet possible », poursuit la porte-parole.

Le CPS a obtenu à la fin de novembre 2020 une aide d’urgence de 42 000 $ du ministère de la Santé et des Services sociaux pour mettre en place ce nouveau service en temps de pandémie.

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