L’étoile de Catherine Letarte

Par Sylvain Turcotte 5:42 PM - 18 mars 2021
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La Port-Cartoise Catherine Letarte (à droite), athlète en badminton, a été récompensée lors de la 3e édition du Déjeuner des étoiles académiques du Rouge et Or de l’Université Laval. Elle est accompagnée sur la photo d’Agata Kociolek, responsable de promotion et d’information sur les études de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Photo : Mathieu Bélanger

Quelque 250 étudiants-athlètes du Rouge et Or de l’Université Laval ont été récompensés à la fin février dans le cadre de la troisième édition du Déjeuner des étoiles académiques. Une récompense pour avoir maintenu une moyenne égale ou supérieure à 80% lors de l’année 2019-2020. Parmi ceux et celles qui ont reçu cette distinction, la Port-Cartoise Catherine Letarte qui nous parle de cet honneur, mais aussi de son parcours sportif.

Catherine, où en es-tu rendue dans ton parcours académique?

Je complète présentement ma troisième année au baccalauréat en Sciences et technologie des aliments. Après l’obtention de mon bac, je planifie poursuivre au 2e cycle pour un MBA.

Que représente pour toi cette récompense, celle des étoiles académiques du Rouge et Or?

Recevoir une mention pour ses efforts académiques par le programme Rouge et Or est très gratifiant, et après cette dernière année instable, elle l’est davantage. Pour moi, la réussite de mes études a toujours été ma priorité et de voir que mon programme me supporte dans cet aspect de ma vie me rend fière de porter ses couleurs.

Qu’est-ce que ça signifie pour toi de faire partie du programme du Rouge et Or?

Je me souviens, quand j’étais plus petite, être en admiration avec les athlètes du Rouge et Or. Je les trouvais tellement bons et beaux avec leur kit rouge. Ça fait maintenant trois ans que je fais partie du programme et je l’admire toujours autant. Oui, on a accès à des installations sportives incroyables qui figurent parmi les meilleures au pays. Par contre, le programme R&O offre d’autres services qui passent souvent sous silence comme les services de physiothérapie, de médecine, de psychologie, le soutien aux études et la possibilité de s’impliquer dans des associations d’athlètes. Je ne peux que me sentir choyée de faire partie d’un programme qui vise non seulement l’excellence sportive, mais également l’excellence académique et le développement personnel.

Qu’est-ce que le sport t’apporte comme humain, mais aussi comme étudiante à l’Université?

Les défaites, les victoires, les blessures, les changements de coéquipiers et d’entraîneurs sont tous des événements marquants auxquels un athlète aura à faire face un jour ou l’autre dans son parcours et cela contribue au développement personnel de l’identité derrière chaque athlète. Le sport m’a appris des valeurs importantes, comme le travail d’équipe, la persévérance et la résilience, ainsi qu’une éthique de travail qui me sont utiles non seulement dans le milieu sportif, mais également à l’école et dans notre milieu professionnel. De plus, quand on a grandi dans un esprit de compétition, cela se reflète souvent dans son quotidien. En effet, je cherche toujours à me dépasser et à gagner autant au gymnase qu’à l’école.

Quelle est la recette pour conjuguer études universitaires et sport de haut niveau?

Il faut impérativement de la passion et de la discipline. Que ce soit dans notre sport ou dans notre champ d’études, il est très important d’aimer ce qu’on fait pour rester motivé. Durant un match, on ne pense ni à nos examens ni aux remises de travaux. On est concentré et toutes nos énergies vont dans la pratique de notre sport. C’est exactement la même chose à l’école : quand vient l’heure d’étudier, il faut être capable d’oublier le reste et de focaliser sur nos livres.

Quels sont tes plans de carrière avec tes études en Sciences et technologie des aliments?

Présentement, je suis en stage en recherche et développement chez Biscuits Leclerc et c’est vraiment un domaine qui m’intéresse et dans lequel je me vois travailler plus tard. L’aspect compétitif du marché de la transformation alimentaire me motive comme le désir de gagner un tournoi de badminton. La satisfaction et la fierté de gagner un tournoi sont comparables au fait de développer un produit et de le voir être mis en marché. C’est pourquoi je prévois continuer dans le domaine de la recherche et développement. Le MBA que je suivrai après mon baccalauréat sera plus un ajout à ma formation en Sciences des aliments pour me créer d’autres opportunités d’emploi dans ma future carrière professionnelle.

Quelle est la suite pour toi au badminton?

On ne sait toujours pas quels sont les plans pour le retour de la compétition au niveau universitaire. Puisque le badminton n’est pas considéré comme un sport pour lequel le risque de propagation du virus est élevé, j’ai espoir de voir un retour graduel à partir de l’automne. Les tournois ont arrêté lorsque j’étais au sommet de ma forme, donc mes plans sont de retrouver ce niveau de jeu le plus rapidement possible et d’être prête dès le début de la saison pour les premiers tournois universitaires.

Quelles sont tes ambitions sportives futures?

D’ici la fin de mon parcours universitaire, je veux gagner le championnat universitaire féminin avec mon équipe. Plusieurs défaites crève-cœur contre Montréal l’an dernier m’ont laissée sur ma faim et je veux ma revanche.

Malheureusement, je suis consciente que j’ai fait plus de badminton que ce qu’il me reste à jouer. Le circuit universitaire est souvent la porte de sortie du monde compétitif pour les joueurs canadiens. Après plus de dix ans de badminton intensif, j’envisage de prendre un pas de recul par rapport aux circuits provincial et national après mes années universitaires pour explorer de nouveaux sports, notamment le cyclisme sur route.

Comment comme athlète, mais aussi comme étudiante, as-tu composé avec la dernière année marquée par la pandémie?

J’utilise le badminton comme un moyen de décompresser dans ma vie. Donc, de ne pas avoir eu accès à cet outil de gestion du stress en plein milieu d’une session a été difficile pour le moral et surtout pour la motivation. En tant qu’athlète, je suis habituée d’avoir un horaire chargé avec le badminton et l’école. Depuis l’arrêt causé par la pandémie, j’ai rapidement dû composer avec plusieurs temps libres, trop de temps libres où je ruminais les moments de ma vie universitaire que je « perdais ». C’est notamment un retour sur la Côte-Nord au début de la pandémie et la découverte d’une nouvelle passion pour le vélo qui m’ont permis de passer par-dessus les moments plus difficiles.

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