Rien ne va plus entre le syndicat des intervenants et le centre de santé

Par Laurence Dupin 12:47 PM - 2 mars 2020
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Claire Montour, présidente de la Fédération de la santé du Québec et Nathalie Savard, présidente du syndicat.

Les relations sont au plus mal entre le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du nord-est québécois (SIISNEQ-CSQ) et la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS). Entre mémo, mise en demeure et plaintes, le ton monte.

Nathalie Savard, présidente du SIISNEQ-CSQ depuis 17 ans, et Claire Montour, présidente de la Fédération de la santé du Québec, sont inquiètes.

« Nous voulons dénoncer une situation particulière, nous sommes confrontés à une difficulté majeure en ce qui concerne l’ambiance de travail », précise Nathalie Savard.

Suite au dépôt d’un grief de harcèlement psychologique le 18 février dernier, le syndicat a fait parvenir à ses membres un mémo par courriel.

Dans ce dernier, il indiquait avoir lancé une enquête, « suite aux appels de plusieurs membres »,  sur un possible harcèlement effectué par une gestionnaire. Les membres étaient alors invités à « rapporter au syndicat  toute situation de harcèlement ou de discriminations ».

« Cela aurait été facile de se parler, mais au lieu de ça le CISSS nous a fait parvenir une mise en demeure par l’entremise d’un bureau d’avocats de Québec. Il nous ordonnait de cesser toute action directe ou indirecte visant à porter atteinte à la réputation, faute de quoi des procédures pourraient être entreprises », confie Claire Montour.

« Nous interpellons la ministre Danielle McCann car plus d’une fois elle a dit qu’il fallait arrêter l’omerta dans les services de santé. Nous lui lançons un cri d’alarme. », ajoute-t-elle.

Le syndicat estime que cette mise en demeure est « une tentative pour nous bâillonner pour nous empêcher de défendre les droits des membres et de les représenter ».

« Ce ne sont pas des mises en demeure qui vont nous faire peur. Nous allons continuer notre travail pour nos membres », précise Nathalie Savard. « Ce n’est pas facile car ici nous sommes dans un petit milieu. Lorsque l’on envoie une mise en demeure, on envoie le message aux membres du personnel que l’on peut faire pareil avec eux. »

Trois plaintes

Deux plaintes ont donc été déposées par le syndicat au tribunal administratif du travail. La première afin de déclarer que le CISSS de la Côte-Nord « s’ingère, domine et entrave les activités du syndicat » et la deuxième afin de reconnaître que la mise en demeure constitue une forme « de représailles, de menaces et d’intimidation » visant à empêcher des membres d’exercer leurs droits et activités reconnus.

Une dernière plainte a été envoyée à la Direction des enquêtes du Collège des médecins du Québec afin de faire la lumière sur des propos insultants et dénigrants qu’aurait tenu un membre du corps médical.

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Contacté par téléphone, la direction du CISSS Côte-Nord a précisé : « En ce qui concerne la dernière plainte nous n’avons rien à dire puisqu’il s’agit d’un travailleur autonome. Pour le reste, nous ne faisons pas de commentaires puisque la procédure est en cours ».

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