Louis Bélanger s’inspire de sa propre enfance dans Vivre à 100 milles à l’heure

Par Éric Martin 1:00 PM - 6 février 2020
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Loin d’en être à ses débuts à titre de cinéaste, Louis Bélanger (à droite) demeure convaincu que cette histoire d’amitié entre quatre jeunes, qui constitue l’élément central de Vivre à 100 milles à l’heure, saura plaire aux cinéphiles de Sept-Îles et susciter d’intéressants échanges. Photo Vero B

Dans Vivre à 100 milles à l’heure, les cinéphiles sont invités à suivre quatre jeunes à trois périodes différentes de leur vie, de neuf ans au début de la vingtaine. Un récit bien campé dans une époque précise, celle avant l’arrivée d’Internet, que son réalisateur, Louis Bélanger, n’hésite pas à qualifier d’autobiographique.

Éric Martin

Louis Bélanger tient à souligner qu’une bonne dose de fiction a été ajoutée au scénario du film. « J’ai laissé émerger des souvenirs de mon enfance. J’y ai ensuite ajouté une bonne base de mensonges. Je voulais témoigner d’une manière de vivre à cette époque-là. L’adolescence était alors marquée d’une certaine insouciance. Pour les jeunes, la mort n’existait tout simplement pas », avance-t-il.

Bien entendu, ces excès feront en sorte que ce jeu va finir par prendre une tournure plus dramatique. « Une fois devenus des adultes, les personnages constatent que les choses sont devenues plus sérieuses. Il faut dire qu’ils ne sont plus aussi insouciants », enchaîne le cinéaste. « Une chose est certaine, l’amitié et l’amour demeurent malgré les épreuves. Ils sont toujours aussi soudés. Ça démontre bien les vertus de l’amitié. »

Des choix audacieux

Louis Bélanger a choisi de ne pas accorder trop d’importance aux adultes dans ce long-métrage. Un pari somme toute audacieux qui fait en sorte de laisser toute la place à ces jeunes. « À la base, je voulais éviter de tomber dans quelque chose de trop moralisateur. Oui, ces jeunes vont finir par se brûler les ailes. Il y en a qui périssent, d’autres qui s’en sortent », renchérit-il. « En fait, je voulais qu’une certaine lumière soit émise à la fin et que les cinéphiles puissent entrevoir pour eux des jours meilleurs. »

Jusqu’à maintenant, les cinéphiles ne semblent pas avoir été incommodés par le fait que l’on ne suit pas les mêmes comédiens du début à la fin du film. « Je ne vous cacherai pas qu’il y avait une certaine réticence de la part de bailleurs de fonds. Je crois qu’on a réussi ici à leur prouver que ce n’était pas réellement un obstacle. On reconnaît les jeunes par des tics nerveux. De mon côté, j’ai confiance en l’intelligence des cinéphiles », déclare ce réalisateur expérimenté.

À sa troisième visite au Festival international du film de Sept-Îles pour présenter Vivre à 100 milles à l’heure, Louis Bélanger soutient avoir très hâte d’aller à la rencontre des gens. Il en fait justement sa priorité lors de son séjour. Dans ses temps libres, il travaille à l’écriture d’un scénario de film avec le comédien Alexis Martin qui était l’un des acteurs principaux de son précédent film Les mauvaises herbes.

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