Les heures s’accumulent pour les déneigeurs

Par Jean-Christophe Beaulieu 19 février 2019
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Depuis cinq ans, les entreprises de déneigement privé voient les heures de leurs employés monter en flèche. L’hiver «normal» représente désormais 450 heures travaillées, comparativement à 300 auparavant.

264 cm sont tombés sur Sept-Îles depuis le début de l’hiver, en bonne partie depuis le mois de janvier. C’est un peu moins que Thetford Mines (274) ou Québec (294), mais c’est suffisant pour donner du fil à retordre pour les travailleurs du domaine du déneigement.

Ceux de l’entreprise Aménagements Quatre-Saisons, qui œuvre dans le déneigement résidentiel, ont effectivement des horaires très chargés depuis quelques hivers.

«On a des quantités de neige importantes depuis quatre ou cinq ans. Les tempêtes à répétition, à coup de deux et trois par semaine, ça frappe solide sur les heures des gars», affirme le propriétaire de l’entreprise, Jean-Benoît Cloutier.

Durant les tempêtes, les travailleurs de M. Cloutier peuvent se lever à 2h dans la nuit et travailler jusqu’à 17h. Étant donné la fatigue accumulée, ce sont les activités personnelles de ces derniers qui «prennent le bord», déplore le propriétaire.

«Ça prend des gars vaillants, et peu à peu près», assure-t-il.

450 heures

Pour compenser la hausse des coûts en essence et en heures payées, les entrepreneurs se voient souvent dans l’obligation d’augmenter les prix de leurs contrats. C’est souvent ce qui est arrivé suite aux hivers chargés des
dernières années, convient M. Cloutier.

«Auparavant, nos travailleurs faisaient 300 ou 350 heures de travail maximum. En regardant les derniers hivers, une saison normale ressemble plus désormais à 450 heures de travail», soutient l’entrepreneur, précisant que c’est un bond considérable.

Être compréhensif

Les Septiliens peuvent vraisemblablement s’attendre à d’autres chutes de neige d’ici les prochaines semaines. Il manque en effet encore 120 cm de neige avant d’atteindre la moyenne annuelle de 385 cm pour la région. Le déneigement des rues risque donc de continuer à faire jaser.

Ses travailleurs se coordonnant au quotidien avec les activités de déneigement de la Ville, M. Cloutier est bien placé pour voir le travail de ses collègues du garage municipal. Il pense qu’il faut toutefois voir les choses telles qu’elles le sont.

«La Ville fait ce qu’elle peut pour vider les rues. Leurs déneigeurs ne peuvent travailler plus de 16 heures. Quand les rues ne sont pas ouvertes, c’est parce que les gars ne peuvent travailler une heure de plus. Il faut être compréhensif avec ça».

 

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