«Agir, avant de créer notre propre génocide» – Mike Mckenzie

Par Jean-Christophe Beaulieu 5 février 2019
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Les chefs des neuf communautés innues du Québec veulent plus d’outils et davantage de ressources pour contrer le fléau de la drogue.

À la sortie d’une rencontre de deux jours à Sept-Îles, les chefs des neuf communautés innues du Québec font front commun pour demander des ressources «cruciales» afin de les aider à combattre le fléau de la drogue.

En décembre dernier, les neuf chefs de la nation innue réclamaient une rencontre d’urgence avec Québec et Ottawa afin de trouver des solutions pour contrer le fléau des drogues dans les communautés et améliorer la sécurité publique. Ils souhaitaient obtenir les ressources nécessaires pour lutter contre les problèmes de drogue dans leurs communautés respectives.

Une première rencontre vient tout juste de se terminer à ce propos à Sept-Îles. Les discussions auront permis d’en venir à une entente.

Un comité de travail d’experts et élus innus sera ainsi mis sur pied et aura comme objectif de réaliser un plan d’action d’ici le 31 mai prochain. Le chef de Uashat mak Mani-Utenam (ITUM), Mike Mckenzie, a fait valoir qu’il est temps d’agir «avant de créer notre propre génocide».

«Nous demeurons convaincus que la solidarité manifestée au cours de cette rencontre permettra à nos communautés d’être conduites sur la voie de la guérison. Toute cette démarche reposera en partie sur la sécurité publique et tous les chefs s’entendent pour que la présence policière sur le territoire soit améliorée», a-t-il fait valoir, ajoutant au passage qu’une demande pour la création d’une escouade mixte régionale d’intervention se fera entendre.

De «l’aide» sera ainsi demandée aux deux paliers de gouvernement pour appuyer les chefs dans toutes leurs demandes.

D’une communauté à l’autre, même combat

Les neuf communautés innues sont peut-être largement étendues sur le territoire du Québec, mais elles vivent toutes la même situation. C’est ce que Tshani Ambroise, chef de la communauté de Matimekush-Lac John, laisse entendre.

«D’une communauté à l’autre, ce sont les mêmes problématiques. Nos jeunes consomment de plus en plus, ce qui fait mal aussi aux parents et grands-parents. On souffre, il faut régler ça», indique-t-il.

Le comité de travail établira prochainement les besoins de la nation innue pour faire face au problème. Mais M. Ambroise peut déjà illustrer les manques.

«On est en manque d’infrastructures, en manque de spécialistes pour aider nos intervenants à combattre le fléau dans nos communautés. Certaines régions, comme chez nous, ont a de la misère à avoir des experts et intervenants, dû à l’éloignement. On a vraiment besoin de ces ressources, elles sont essentielles», affirme M. Ambroise.

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