Registre des armes à feu – Des chasseurs interpellent le directeur général de la Ville

Par Jean-Christophe Beaulieu 24 janvier 2019
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Tous les propriétaires d’armes d’épaule devront s’être enregistrés d’ici le 29 janvier, sous peine de sanctions.

La date limite approche pour enregistrer ses armes dans le registre québécois. Si à Baie-Comeau les amateurs de chasse se sont déplacés directement à la séance du conseil, à Sept-Îles ils ont été plusieurs dizaines à envoyer des messages au directeur général de la municipalité, demandant à ce que la Ville se positionne contre ledit registre.

La Loi sur l’immatriculation des armes à feu est entrée en vigueur il y a un an. Elle prévoit la mise en place d’un registre pour les armes à feu sans restriction (armes qui sont généralement utilisées pour la chasse, tels les fusils ou carabines). À cinq jours de la date limite pour enregistrer son arme, plusieurs chasseurs ainsi que la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs s’opposent toujours au registre.

André Turbis, propriétaire de Sept-Îles Chasse et Pêche, semble lui aussi peu enjoué par l’initiative.

«Pour un commerce comme le mien, ça n’entraine pas grand changement. Mais je suis quand même contre, surtout parce que ça va entraîner beaucoup de frais aux contribuables», t-il.

Chasseur de longue date à Sept-Îles, Harold Anderson abonde dans le même sens. Il est sans équivoque, c’est «la plus grosse erreur jamais faite».

«Ça va changer quoi au juste? Il va toujours y en avoir des armes, qu’elles soient enregistrées ou pas, ça tue de la même manière», laisse-t-il entendre, considérant le tout comme une menace directe aux chasseurs. «Ils vont assez écœurer le monde que plus personne ne va vouloir s’en acheter. On va tu se mettre à enregistrer les marteaux, les couteaux, les tournevis et tout ce qui peut toucher un humain?»

La Ville ne se positionne pas

Plusieurs chasseurs souhaitent que la Ville de Sept-Îles s’oppose publiquement audit registre. Le directeur général de la municipalité, Patrick Gwilliam, a d’ailleurs reçu «une vingtaine» de courriels à cet effet récemment.

«J’ai amené le sujet lors du caucus de lundi dernier avec les conseillers. Mais c’est clair, le conseil ne se positionnera pas dans ce dossier, ce n’est pas de leur ressort. C’est une loi provinciale et ils n’ont aucun contrôle là-dessus», précise-t-il.

Le gouvernement provincial s’est néanmoins assoupli dernièrement. En conférence mercredi (23 janvier), la ministre de la Sécurité publique s’est dite consciente qu’il existe «une certaine opposition» au registre et a annoncé la modification de trois «irritants». Ainsi, les chasseurs n’auront plus à fournir de numéro d’immatriculation ni d’informations sur la longueur du canon de leurs armes.

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