Le ministre de la Côte-Nord découvre la région

Par Mathieu Morasse 9 novembre 2018
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Jonatan Julien.

Le nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, a pris le pouls de la région jeudi et vendredi. Il s’agit de sa première visite à vie à l’Est de Baie-Comeau.

Le ministre était accompagné de son chef de cabinet Pierre-Yves Boivin et de sa conseillère politique régionale Émilie Paquet, deux habitués et connaisseurs de la région.

Sa visite se voulait initialement discrète pour rencontrer le maire de Port-Cartier à propos du projet Apuiat ainsi que d’autres acteurs politiques et économiques. Les plans semblent toutefois avoir changés après que sa présence ait été éventée dans les médias.

Au final, il aura entre autres rencontré les maires de Sept-Îles et de Port-Cartier, visité le Cégep de Sept-Îles et passé quatre heures avec la centaine de convives présents au souper gastronomique de la Table bioalimentaire Côte-Nord.

«C’est important pour moi de rapidement rencontrer les gens. J’ai appris plus en deux jours que dans tous les briefings techniques. Quand on parle avec les gens, là on comprend les enjeux.»

Il prévoit se déplacer sur la Côte-Nord plusieurs fois par année et visiter la Basse-Côte-Nord en début de mandat.

«[La Basse-Côte-Nord], c’est trois jours [en bateau]? On prendra trois jours», affirme-t-il.

Analyser, digérer, décider

Jonatan Julien n’a pas encore pris de décision finale par rapport au projet éolien Apuiat.

«On rencontre les parties prenantes. On digère ces analyses-là, ces informations-là. On travaille très fort sur ce dossier-là. Et quand on sera près, on va officialiser notre décision», expose-t-il à propose de sa démarche.

«[Jeudi], on s’est assis avec les chefs innus. On a eu des discussions sur le fondement même du projet, avec toutes les explications de leur vision de ce projet. On a eu des discussions très techniques avec Hydro-Québec également. On a rencontré le maire de Port-Cartier, qui est une partie prenante», expose-t-il.

Mais au final, une condition demeure.

«En perspective de surplus énergétique, un projet non rentable, on n’ira pas de l’avant», tranche-t-il.

De nation à nation

Le ministre fait sien les propos du premier ministre qui dit vouloir travailler de nation à nation avec les Innus.

«C’est primordial», martèle-t-il.

«Ça prend cette réconciliation-là. Les Innus et l’ensemble des communautés autochtones visent ça également. C’est bien dans le discours, alors maintenant il faut le concrétiser», lance-t-il.

Il se fait l’écho des Innus concernant le développement économique.

«Ça ne doit pas être des rentiers. Ça doit être des parties prenantes, des participants, des actionnaires. C’est leur développement économique. Alors pour nous c’est primordial. Il faut maintenant trouver le moyen de concrétiser ça, comme ça a été fait avec les Cris»

Priorités et consensus

Il a aussi eu une discussion d’environ une heure avec Lorraine Richard.

«C’est la députée de Duplessis. C’est la première intervenante, c’est l’élue. Si on travaille ensemble, on va aller pas mal plus loin», reconnaît-il.

Il veut maintenant établir les priorités de la Côte-Nord parmi les nombreux enjeux. Le prolongement de la route 138, la diversification économique et l’accès à l’eau potable à Port-Cartier figurent en haut de liste.

Le pont à Tadoussac, le coût des billets d’avion, la traverse maritime pour Anticosti et les infrastructures sportives figurent par les autres dossiers.

Quant à l’île d’Anticosti, il s’agit d’une question réglée pour lui. Son gouvernement appuiera la candidature au patrimoine de l’UNESCO et ferme la porte à l’exploitation d’hydrocarbures.

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