Jean-Pier Synnott : rencontre avec le véritable «homme d’acier»

Par Jean-Christophe Beaulieu 12 octobre 2018
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Jean-Pier Synnott

Jean-Pier Synnott et l’une de ses premières œuvres, l’avion «Air fab one», qui était exposé chez Fabnor à l’époque. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’il a conçu une bonne partie de ses œuvres.

Jean-Pier Synnott fait profiter toute la population de ses talents bien singuliers et de son imaginaire débordant depuis plus de 20 ans déjà. Mais c’est seulement depuis septembre dernier, avec le Port de Sept-Îles, qu’il a obtenu une certaine «reconnaissance». Entretien avec un homme qui rêve grand.

On pourrait avoir l’impression que les œuvres derrière cette résidence du parc Ferland sont sorties de nulle part, un beau jour. Que la pluie les a malmenés. Peu connus il y a quelques années, de plus en plus de Septiliens et de touristes fréquentent la cour de Jean-Pierre Synnott et l’impressionnant sentier qu’il a créé dans les bois. Les 142 œuvres représentent tout de même 25 ans de travail qui sont exposés pour le bonheur de tout un chacun.

Par accident

Un rêveur. C’est ainsi que se décrit Jean-Pier Synnott. Mettant le pied à Sept-Îles en 1991, il ne mettra pas bien longtemps avant de créer ses fameuses sculptures.

«J’avais une Plymouth Roadrunner 1974. Je me suis construit un garage et me suis amusé à la démonter pour en faire un projet qui m’occuperait à la retraite. Mais il me fallait quand même quelque chose pour me divertir en attendant. J’ai donc fabriqué le Road Runner des dessins animés, en plastique et en acier», raconte-t-il.

Des oeuvres de Jean-Pier Synnott. (Photo : Le Nord-Côtier) 

Lorsqu’il l’a sorti à l’extérieur, il s’est bien vite aperçu que les intempéries l’endommageaient. Les prochaines allaient ainsi être composées exclusivement  d’acier ou de stainless, et il les ferait lui-même oxyder.

Créer une sculpture peut prendre entre deux heures et trois mois, explique M. Synnott. Pour les faire rouiller plus rapidement, l’artiste arrose ses œuvres et les passe au jet de sable. Il affirme que cela peut prendre jusqu’à deux ans avant qu’elles atteignent un niveau d’oxydation optimal.

Sentier caché

C’est pour l’Halloween de 2002 qu’il commence, «en cachette», à aménager le petit boisé derrière chez lui.

«Dans le temps, c’était un secret, parce que je ne voulais pas que la Ville me dise de me tasser de là. J’y ai donc mis des choses tranquillement et j’ai aménagé le sentier avec les années. Mais de fil en aiguille, même le maire est venu visiter. Le bouche à oreille avait fait son travail.»

Écrasement d’ovni, plantes carnivores, paysage sous-marin, dragons et autres créatures sorties tout droit de l’imaginaire de M. Synnott peuplent le sentier boisé. Et de l’imagination, il en a.

«La majorité de mes projets, je les construis à partir d’une seule pièce, selon ce à quoi elle me fait penser. Les trois statues humanoïdes au fond, c’est un article dans le journal qui m’a inspiré. On y parlait de l’élevage de moules pas loin d’ici. Quand je regardais la photo de moule, ça m’a inspiré le visage de ces statues-là», explique-t-il en pointant les sculptures en question.

Et la suite ?

M. Synnott est affirmatif, il continuera à concevoir et à s’amuser. Il se dit aussi ouvert à d’autres collaborations, du type de celle intervenue avec le Port de Sept-Îles il y a quelques semaines.

«Justement, à côté du Port, il y a deux terrains vacants qui m’intéressent. On pourrait arriver à égayer ça un peu», laisse-t-il entendre.

En attendant, il se fixe comme objectif d’avoir au minimum un nouvel ajout derrière chez lui chaque année. C’est important pour lui que les visiteurs puissent avoir une expérience renouvelée d’année en année.

 

 

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