Cannabis : la Ville recule devant la pression populaire
La citoyenne Marie-Ève Vaillancourt a rappelé l’importance des processus démocratiques aux membres du conseil.
Le parc Ferco n’accueillera finalement pas de projet de production de cannabis, en raison du nombre important de citoyens ayant soulevé des préoccupations. Il reste ainsi deux zones de disponibles dans Moisie et Gallix pour la culture, en plus du parc Vigneault pour des projets de production industrielle.
La décision a été rendue mardi soir quant au changement de zonage pour permettre la production de cannabis au parc Ferco, près de la plage Monaghan. Le maire Réjean Porlier a tenu à faire lui-même l’avis de motion, pour ne pas «que les membres du conseil se sentent en mauvaise posture».
La Ville a reçu une cinquantaine de fiches de citoyens s’opposant au règlement. Le nombre nécessaire pour procéder à un référendum était largement atteint.
«Il y a un malaise certain au conseil du fait que l’on a toujours voulu qu’il y ait de l’entrepreneuriat. Dans ce cas-ci, c’était de la diversification économique via le cannabis», a expliqué le maire.
«Une majorité de conseillers auraient souhaité qu’on aille jusqu’au référendum, mais étant donné les sommes associées à la démarche et qu’on sentait bien que ça serait perdu d’avance, on retire tout simplement la possibilité de produire du cannabis au parc Ferco. Le résultat aurait été le même avec un référendum, de toute façon», a affirmé le maire.
1 600 répondants
Le maire a aussi révélé une partie des résultats du sondage mené dernièrement quant au règlement relatif à la consommation de cannabis. Bien que les résultats ne soient pas «scientifiques», on voit que 45,5 % des répondants se disent plutôt, ou très mal à l’aise avec la légalisation du cannabis. Ce sont 51,6 % qui sont d’accord pour qu’un règlement municipal interdise la consommation dans plus d’endroits prévus que par la loi provinciale.
La majorité des répondants, 78 %, sont d’accord pour l’interdiction de la consommation dans les lieux publics de la municipalité.
« Là où les gens sont moins d’accords, c’est pour les plages et l’île Grande-Basque. Mais le conseil veut protéger les jeunes, les endroits où l’on retrouve des familles seront donc plus surveillés».
À la lumière des résultats, Réjean Porlier s’est dit satisfait que la municipalité ne soit pas «dans le champ».
Un esprit obtus
Marie-Ève Vaillancourt, citoyenne des plages, s’est dite étonnée de la manière dont le conseil municipal à expliquer sa décision pour le parc Ferco.
«Je tombe un peu en bas de ma chaise avec les commentaires entendus ce soir. On laisse entendre que les citoyens qui se sont prononcés avaient un esprit obtus et étaient contre le développement économique. C’est comme si on n’avait pas réellement entendu les préoccupations relevées.»
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