Un nouveau programme de soutien aux arts autochtones voit le jour

Par Mathieu Morasse 16 août 2018
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Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) vient de lancer Re-Connaître, un programme de soutien financier taillé sur mesure pour les artistes autochtones.

Le programme Re-Connaître vise toutes les pratiques artistiques et est réservé aux artistes et organismes des Premières Nations et Inuits. Les sommes sont allouées au mérite et sont puisées à même l’enveloppe annuelle globale de 100 millions de dollars du CALQ.

Anne-Marie Jean, PDG du Conseil des arts et des lettres du Québec, explique que les programmes réguliers de l’organisme rejoignaient moins bien les artistes et compagnies artistiques autochtones vivant dans les communautés et dans les régions éloignées. Le CALQ a donc consulté des représentants de toutes les nations autochtones pour réviser ses programmes.

«On a essayé de faire tomber les freins, d’ouvrir davantage les portes et d’adapter nos programmes aux réalités autochtones», mentionne la PDG.

Simple et rapide

Résultat, les demandeurs qui le souhaitent pourront décrire leur projet oralement, par exemple par vidéo. Les demandes d’aide financière peuvent être déposées en tout temps seront évaluées par un jury composé majoritairement d’autochtones.

Le volet principal prévoit que les artistes sont admissibles à une aide maximale de 50 000$.

Des microbourses de 3 000$ ont été créées pour aider les artistes émergents ou les plus petits projets. La demande est simplifiée et les demandeurs obtiennent une réponse dans un délai d’un mois.

Un troisième volet prévoit l’attribution de cinq bourses de 5 000$ chaque année. Les candidatures au volet Impulsion sont soumises par les pairs des artistes au plus tard le 1er mars chaque année.

Écosystème culturel

Re-Connaître contient aussi deux volets pour les organismes et entreprises autochtones sans but lucratif. Un volet concerne principalement la création, la production et la diffusion d’évènements et d’œuvres.

Un second volet concerne le développement des activités organisationnelles, par exemple pour acheter de l’équipement, embaucher du personnel, développer leurs activités, etc.

Anne-Marie Jean indique que l’objectif de ce volet est d’aider les organisations culturelles autochtones à se structurer. Pour les deux volets, l’aide allouée peut atteindre 75% des coûts admissibles d’un projet, sans autre plafond.

«Ça peut faire des sommes considérables. Je pense que ça peut faire une belle différence», se réjouit-elle.

La PDG du Conseil des arts et des lettres du Québec espère que le programme permettra le développement d’un écosystème culturel. Elle entrevoit un réseau tissé sur l’ensemble du territoire québécois, avec des ponts entre les différents milieux et communautés.

«Parce qu’on veut aussi que les artistes autochtones circulent partout, pas juste dans les réseaux autochtones», dévoile-t-elle.

 

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