Le capelan roule : des souvenirs impérissables du Frolic

Par Emy-Jane Déry 23 mai 2018
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Le fameux concours de moustaches du Frolic édition 1989.

À l’époque du Frolic, les organisateurs se rendaient à Gallix, remplissaient leur boîte de «pick-up» de capelan pour ensuite le faire cuire et le servir aux festivaliers. De nombreux Septiliens gardent et racontent des souvenirs impérissables de cette tradition que certains voudraient bien voir revivre.

C’est le plus grand souhait de Gaby Gauthier qui était à l’époque président du Frolic et qui en a été le fondateur.

«Aussi gros que ce fût dans le temps, je ne sais pas, mais il y aurait un besoin», lance-t-il. «À Sept-Îles, le printemps est tard, on dirait que les Septiliens s’ennuient un peu et voient que dans les grands centres le beau temps s’installe plus rapidement. Le Frolic les motivait, les gardait ici», dit-il un brin nostalgique.

Concours de moustache, élection d’une duchesse, camp des froliqueurs, feu de joie, dégustation de capelan…À la mi-mai, Sept-Îles s’animait pour célébrer l’arrivée du printemps et de ce petit poisson presque magique.

Le Frolic a duré de 1978 à 1994. C’est le Club Acadien qui a fondé l’événement à une époque où il y en avait peu, ou pas à Sept-Îles, se souvient Gaby Gauthier.

«On cherchait une façon d’attirer les touristes aussi. Nous avions cette particularité du petit poisson qui roule, alors nous avons décidé de l’exploiter.»

Faire la fête

Le Frolic tire son nom de l’expression acadienne «froliquer», qui signifie faire la fête après un dur labeur. Les Acadiens employaient ce terme lorsqu’ils se rassemblaient pour lâcher leur fou après une semaine de travail intense.

À Sept-Îles, le Frolic est passé de trois jours de festivités à dix. Des milliers de personnes prenaient part aux différentes activités. Gaby Gauthier se rappelle particulièrement d’une édition durant laquelle l’aréna était bondé tandis qu’il y avait un voyage Sept-Îles/Paris à gagner pour l’occasion.

Puis, c’est le manque de relève au sein du comité organisateur qui a mis fin à cette tradition.

«Je trouve ça dommage que nous ayons une manne comme ça [le capelan] et que nous ne puissions pas en profiter, faire quelque chose avec», dit-il.

Chose certaine, encore à ce jour, chaque printemps les plages de Sept-Îles s’illuminent de feux de joie et se remplissent de pêcheurs ou de simples observateurs du capelan à l’affût des meilleures marées pour voir le «miracle» du petit poisson qui roule.

«C’est une tradition qui ne peut pas mourir», conclut Gaby Gauthier.

 

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