Des organismes réclament une meilleure intégration des aînés dans les communautés

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La présidente de la Table régionale de concertation des aînés de la Côte-Nord, Micheline Anctil, accompagnée de Jude Brousseau, coordonnateur de l’organisme.

D’ici 2036, sur l’ensemble du territoire de la Côte-Nord, la population des 65 ans et plus va doubler. Pour répondre aux défis qui en découleront, il faut donner plus de place aux aînés dans les communautés et considérer leur potentiel, soutiennent les acteurs de la Table régionale de concertation des aînés de la Côte-Nord.

Le vieillissement de la population entraîne des effets sociaux et économiques, selon le coordonnateur de la Table régionale, Jude Brousseau.

«Mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle, parce que les aînés contribuent énormément au développement des communautés. Si demain matin ils faisaient une grève, il y aurait sans doute des parents qui seraient mal pris pour faire garder leurs enfants», illustre-t-il.

Il ne faut pas sous-estimer le poids positif des aînés, renchérit M. Brousseau. Micheline Anctil, présidente de la Table régionale, abonde dans le même sens.

«On entend souvent l’angle selon lequel les aînés sont un fardeau. Pourtant, ils sont une richesse collective. Ils participent à la vie sociale, s’impliquent dans des organismes, soutiennent leurs familles. Et eux aussi, ils dépensent», affirme-t-elle.

Défis multiples

La Table a visité les différentes communautés de la Côte-Nord ces derniers mois et a amassé plusieurs données. Elle a maintenant en main un portrait des conditions de vie des aînés, et ce, pour chacune des municipalités du territoire.

«Avec les données recueillies, on voit que de nombreux aînés vivent toujours dans leur résidence. Si on veut qu’ils continuent à le faire, on va devoir adapter des services. S’assurer par exemple que de la nourriture soit distribuée via des popotes roulantes et qu’ils puissent adapter leur logement à leur vieillissement», prévoit M. Brousseau.

En vieillissant, les aînés veulent continuer à participer à la vie de leur communauté, selon Micheline Anctil.

«Ça amène des défis au niveau du transport. Une autre problématique qui se pointe est celle de l’appauvrissement. Aujourd’hui, les femmes aînées n’ont pas toutes été sur le marché du travail. Leur revenu était associé à celui de leur conjoint. Comment solutionner cela ?», questionne-t-elle.

Mme Anctil croit qu’un premier pas est de leur donner plus de place, leur confier des mandats et des responsabilités dans leurs milieux de vie.

Transférer les connaissances

Après plusieurs mois de travail, la prochaine étape est de veiller à ce que les acteurs concernés et les décideurs s’approprient les données amassées, explique la présidente de la Table régionale. Un évènement régional aura donc lieu les 25 et 26 octobre prochains à Baie-Comeau. Les organismes publics, les municipalités, les professionnels de la santé et différentes tables locales de concertation sont invités. C’est le professeur et démographe Yves Carrière qui donnera le coup d’envoi à l’évènement. En conférence, il tentera de répondre à une question, à savoir si les communautés doivent s’adapter au vieillissement de leur population.

En marge de l’évènement, une équipe sillonnera la Côte-Nord pour faciliter le transfert des connaissances par les communautés.

«L’information a été diffusée, maintenant il faut la transférer. On va se rendre dans les communautés, leur donner les informations et les aider à se l’approprier. Ils pourront voir par eux-mêmes ce qu’ils sont en mesure de faire pour relever le défi du vieillissement de la population», mentionne Jude Brousseau.

 

 

 

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