Salaire minimum à 15$ : des retombées de 27 à 42 millions $ pour la Côte-Nord, selon une étude

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Les retombées positives de la hausse du salaire minimum à 15$/heure seraient 9 à 11 fois supérieures aux impacts négatifs appréhendés. Un revenu disponible supérieur alimentera l’économie locale et bonifiera le financement des services publics et des programmes sociaux, selon une étude récente.

L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a calculé récemment les retombées économiques directes d’une hausse du salaire minimum à 15$/heure. L’économiste Julien Laflamme explique qu’elles pourraient varier entre 2,2 et 3,4 milliards $ à l’échelle du Québec. Les gens de la Côte-Nord verraient quant à eux leur masse salariale augmenter de 27 à 42 millions $.

«Dans le débat public, on s’est souvent uniquement centré que sur les éléments négatifs, soit les risques de pertes d’emplois. On a donc pris les études les plus récentes et on s’est rendu compte que ce n’est que 1 % à 2 % des emplois à moins de 15$ de l’heure qui pourraient disparaitre. On s’est alors demandé quels seraient les impacts positifs pour les 98 % ou 99 % des gens dont le revenu d’emploi va être augmenté», indique-t-il.

Parce qu’elles occupent 58 % des emplois rémunérés à moins de 15 $ de l’heure, ce sont les femmes qui bénéficieraient le plus d’une telle augmentation.

«Les retombées vont être plus concentrées dans leurs poches que leurs collègues masculins. Cette observation est encore plus marquée hors des régions associées aux grands centres», souligne M. Laflamme.

Un revenu disponible supérieur

Selon l’économiste, en plus d’offrir une plus grande valorisation du travail, la hausse contribuera à augmenter le pouvoir d’achat des individus.

«Ils vont consommer dans les commerces locaux et alimenter la demande de leur économie locale. En plus, si notre salaire augmente et que l’on consomme davantage dans un commerce, celui-ci va augmenter ses commandes auprès de ses fournisseurs. On sait que cet impact existe, mais on n’a pas été en mesure de le chiffrer», affirme-t-il.

Quant à l’argument selon lequel une telle hausse ne fera que gonfler les impôts et contributions fiscales, il est hautement exagéré selon lui. Dans la majorité des cas, les gens garderont plus de la moitié de leurs nouveaux gains salariaux.

«Selon le type de ménage, nous observons que leurs revenus disponibles pourraient grimper entre 2 780 $ et 4 315 $ advenant un passage du salaire minimum à 15$», relève Julien Laflamme.

Plus d’argent pour les programmes sociaux

En plus de forcer une responsabilité accrue des entreprises eu égard à la distribution de la richesse dans la société, la hausse assurera une meilleure sécurité économique aux personnes rémunérées au salaire minimum. Elles verront leurs prestations augmenter advenant une blessure ou une perte d’emploi.

«Et non seulement ça, mais ces personnes collaboreront davantage au financement des services publics et des programmes sociaux. L’an dernier, mes collègues avaient publié une étude estimant les retombées fiscales à 800 millions $ pour le gouvernement», indique-t-il.

Au final, selon M. Laflamme et ses collègues, hausser le salaire minimum à 15$/heure n’aurait pour effet que d’augmenter l’inflation de tout au plus un, à deux points de pourcentage.

 

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