Témoignages : leur travail a tout changé

Par Emy-Jane Déry 11 avril 2018
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Éric, 20 ans, travaille au Phare depuis 6 mois.

Éric travaille au Phare depuis seulement six mois. Pourtant, lorsqu’il parle de ses collègues, il parle de «ses frères et sœurs».

Éric a 20 ans et tente de contrôler son agressivité qui arrive parfois trop impulsivement.

«Souvent, je me fâche beaucoup pour rien. C’est ce que j’essaie de travailler. Éric [le directeur du Phare] m’aide beaucoup là-dedans», lance-t-il.

Il a commencé à travailler au Phare pour prendre la relève de son père gravement malade.

«Je voulais suivre le chemin de ce qu’il m’a montré. Aller travailler, me lever le matin», dit-il.

Déjà, il observe des changements positifs dans sa vie en lien avec son emploi.

«Il y a une grande différence. Au début j’étais plus agressif, impulsif. C’était tout de suite que je pognais les nerfs, je garrochais tout. Maintenant, je me retire. Je prends le temps de respirer», confie-t-il.

Il se sent également plus autonome dans son quotidien.

«Ça me donne une raison de me lever le matin, d’avancer. Depuis que je travaille ici, j’ai mon appartement, je ne dépends plus de personne.»

Le fait de pouvoir compter sur la présence d’un travailleur social sur son lieu de travail est un élément clé de son intégration, estime-t-il.

«Si tu as besoin de parler, qu’il s’est passé quelque chose la vieille, que tu ne vas pas bien…il est là, et ça fait du bien», dit-il.

«Travailler, c’est la santé»

De son côté, Martin travaille au Phare depuis une quinzaine d’années. Il est schizophrène. Depuis qu’il est au centre de tri, il n’a jamais revécu d’hospitalisation, chose à laquelle il était confronté régulièrement auparavant.

«Travailler, c’est la santé», prône-t-il.

Martin travaille au Phare depuis une quinzaine d’années.

Le matin, il commence sa journée le sourire aux lèvres. Pour lui c’est une victoire qui en dit long.

«Avant je dormais, je me levais, je trottais, je perdais mon temps…Mes parents ne pensaient pas que je ferais quelque chose», dit-il.

Marc lui est journalier au Phare depuis «le 7 janvier 2003», dit-il avec précision. Il compose avec le trouble du spectre de l’autisme. Lorsqu’on lui demande de parler de son travail, il est heureux, souriant, emballé.

Marc compose avec un trouble du spectre de l’autisme et est employé au Phare.

En 15 ans, sa vie personnelle a beaucoup changé, affirme-t-il.

«Ça m’apporte beaucoup de fierté, de maturité et de discipline aussi.»

Comme plusieurs de ses collègues, il souhaitait avoir un peu plus d’autonomie en venant travailler.

«Je voulais me rendre utile dans la vie», résume-t-il, simplement.

 

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