Le tiers des effectifs du CISSS Côte-Nord à remplacer d’ici 5 ans

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Plusieurs acteurs du réseau de la santé et des services sociaux étaient rassemblés mercredi à Sept-Îles pour le Sommet sur la pénurie de la main-d’œuvre. La rencontre d’une journée aura permis de commencer à identifier des pistes de solution.

Les défis sont multiples de Tadoussac à Blanc-Sablon pour le CISSS Côte-Nord. Pour combler les nombreux départs à la retraite et les congés de maternité, on cherche à attirer, mais surtout, à retenir des employés en région.

Dans ce contexte, le Sommet sur la pénurie de la main-d’œuvre visait à identifier des pistes de solution. Pour y arriver, le PDG du CISSS Côte-Nord, Marc Fortin, a invité des gens de tous les corps de métiers à l’évènement.

«Le fait qu’il n’y avait pas de ségrégation selon le type d’emploi, que des gens de tous les milieux et de tout le territoire étaient présents, ça a contribué à l’appréciation de la journée. C’est le premier exercice du genre que l’on fait et ce fût très profitable», mentionne-t-il.

Un manque à combler

Au cours des cinq prochaines années, la combinaison des départs à la retraite et des possibles congés de maternité représente 1 300 personnes. Cela équivaut au tiers des effectifs du CISSS.

M. Fortin donne l’exemple de l’année 2018, où 600 personnes ont été engagées alors que 601 ont quittées.

«On se maintient à flot. Il faut donc faire différent pour que les gens restent sur la Côte-Nord. Le premier élément de rétention, c’est le plaisir de travailler, soit l’ambiance de l’équipe de travail, le support que l’organisation nous donne, la place que l’on peut prendre pour faire valoir nos idées. On se devra de travailler ces aspects», explique-t-il. «À court terme, il faut absolument travailler avec nos représentants syndicaux pour agencer des horaires de travail qui répondent aux besoins de nos employés afin de maintenir les services. C’est le premier élément», poursuit le PDG du CISSS Côte-Nord.

Un immense territoire

Le fait que le territoire couvert par le CISSS soit très large représente un défi supplémentaire.

«Une attention particulière doit être portée en Basse-Côte-Nord, par exemple. On constate que les dispensaires ont peu de personnel et pour le moment, il n’y a pas d’employés réguliers qui peuvent y aller. On doit donc faire appel à de la main-d’œuvre indépendante de l’extérieur, ce qui n’est pas l’idéal. On entendait aussi aujourd’hui que les équipements de base pour le personnel infirmier ne sont pas toujours au rendez-vous, on va tenter de corriger le tir», affirme M. Fortin.

Port-Cartier et Minganie

Travailleuse sociale en milieu jeunesse à Port-Cartier, Josée Francoeur croit que l’activité s’imposait.

«Je ne pensais pas que ça allait être aussi gros, je suis super contente de la participation des gens. On a bien senti le besoin de se mobiliser et d’aller de l’avant. Le mot clé qui est ressorti de la journée, c’est l’action», dit-elle.

Elle mentionne que plusieurs pistes ont été discutées, dont le salaire pour faire compétition avec les grandes entreprises.

«Le fait d’avoir des garderies en milieu de travail aussi. Souvent, les gens ne rentrent pas parce qu’ils n’ont pas vu leurs jeunes ou encore parce qu’ils ne savent pas où les placer. Ça pourrait régler une partie du problème», précise-t-elle.

Au sortir de la journée, Mme Francoeur a même donné son nom pour faire partie de l’équipe de priorisation, qui analysera les dizaines de suggestions des participants du Sommet.

«Mon objectif, c’est de faire en sorte que les gens viennent travailler sur la Côte-Nord.»

Denis Tremblay est chef du fonctionnement des installations de la Minganie et de Fermont. Il veille sur une dizaine d’établissements sur le territoire, incluant hôpitaux, foyer pour aînés et dispensaires. Il percevait des problématiques depuis quelques années et se dit désormais confiant pour la suite des choses.

«On a fait le constat aujourd’hui. Je pense que tous ensemble, syndicats, travailleurs et gestionnaires, on a ciblé diverses pistes de solutions. On a des particularités, mais la problématique entourant la rétention et le recrutement, je pense qu’on y fait tous face sur l’ensemble du territoire», assure-t-il.

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