Pitbull : en Cour contre la Ville de Sept-Îles pour garder son chien

Par Emy-Jane Déry 14 mars 2018
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La juge Sandra Bouchard a la pris cause en délibéré et prononcera son jugement dans quelques semaines.

Après 4 ans à enregistrer un chien comme étant de type pitbull, la Ville de Sept-Îles en a soudainement demandé l’expulsion. Aujourd’hui devant les tribunaux, son propriétaire réclame un droit acquis qui lui permettrait de garder l’animal.

La Ville de Sept-Îles est présentement en Cour Supérieure dans deux dossiers concernant la garde de pitbull sur son territoire. L’un d’eux est celui de Jacob Richard, qui demande le droit de garder son chien Boss, âgé de 5 ans. Il était au palais de justice de Sept-Îles, lundi, pour annoncer à la Cour qu’il entend se défendre contre l’avis d’expulsion qu’il a reçu il y a un an. Par le biais d’un huissier, la Ville de Sept-Îles lui avait envoyé un avis le sommant de se débarrasser de son chien dans les 30 jours.

«Les gens ont beau dire que c’est juste un chien, c’est une partie de notre vie», a-t-il confié au journal.

Les pitbulls sont interdits depuis au moins 2005 à Sept-Îles. Pourtant, il y a 4 ans, lorsque Jacob Richard s’est rendu enregistrer le sien à la SPCA, personne ne lui a fait mention de l’interdiction.

«Quand je l’ai eu, j’ignorais que les pitbulls étaient interdits à Sept-Îles. Je suis allé le plaquer la SPCA, je leur ai dit que c’était un pitbull et tout était beau. C’est plus tard que je l’ai appris. Je suis retourné et on m’a dit que si mon chien n’était pas agressif, il n’y avait pas de problème», soutient-il.

Selon Jacob Richard, c’est une dizaine de jours après le drame entourant le décès de la Montréalaise Christiane Vadnais, attaquée à mort par un chien de type pitbull, que la SPCA de Sept-Îles a finalement demandé l’expulsion de son chien. Or, Boss n’a jamais démontré aucun signe d’agressivité, assure-t-il.

«J’ai voulu le soumettre à des tests d’agressivité, la Ville a toujours refusé toutes mes offres. Je voulais le stériliser, le micropucer, ils ont toujours refusé tout ce que j’ai proposé. Il n’y avait aucune autre option que de le sortir, ils n’ont jamais voulu négocier», déplore M. Richard.

Manque de cohérence

Jacob Richard dit baser une partie de ses espoirs sur une cause similaire survenue à Châteauguay. L’affaire s’est réglée hors Cour, mais après avoir aussi enregistré un pitbull pendant des années, la municipalité de Châteauguay en a réclamé l’expulsion. Suite à une entente, son propriétaire aurait obtenu le droit de garder l’animal en se basant principalement sur le fait que la municipalité n’avait jamais agi lors des renouvellements de licence du chien.

«Ils [la SPCA Côte-Nord] l’ont plaqué année après année, ils ont pris mon argent et ils n’ont jamais rien dit», soulève le propriétaire de Boss. «Mon but, c’est de me battre pour dire que la Ville a plaqué mon chien comme un pitbull, alors que la SPCA est une entité mandatée par la Ville pour faire respecter la loi, et qu’il y a eu un manquement de leur part. C’est comme un vice de procédure. J’espère au moins avoir un droit acquis pour lui», a-t-il dit.

 

 

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