Fermeture de la Caisse Desjardins de Pentecôte

Par Jean-Christophe Beaulieu 27 février 2018
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Les membres sont invités à ne pas se présenter.

La Caisse Desjardins de Pentecôte fermera ses portes sous peu, comme plusieurs comptoirs et guichets automatiques de la coopérative situés dans les villages du Québec.

Le 16 mars prochain, la Caisse Desjardins de Pentecôte fermera et sera fusionnée avec celle de Port-Cartier. Cela représente trois emplois en moins pour le village et la disparition de services essentiels pour la population.

«Depuis cinq ans, on essaie de trouver des solutions, de diminuer le plus possible nos frais. On s’est fait diminuer le loyer, on a abaissé les heures d’ouvertures de 35 à 29 heures, on a gelé nos salaires et coupé deux lignes de téléphone. Mais il y a trop de frais qui nous sont chargé par Desjardins», explique Julie Pagé, agente de service pour la Caisse de Pentecôte.

Lors de l’assemblée annuelle des membres en avril dernier, la fusion avec la Caisse de Port-Cartier a été proposée, permettant alors aux clients membres de se faire transférer leurs comptes et de maintenir les opérations tels les paiements et dépôts directs.

Depuis quelque temps, plusieurs villages craignent le retrait des services offerts par Desjardins dans leurs communautés. Certains font circuler des pétitions, organisent des évènements de financement et proposent plusieurs moyens pour maintenir les guichets et services locaux. En Outaouais, une municipalité a même proposé de payer avec l’argent des contribuables pour un guichet, ce que Desjardins a refusé.

Heurté par la centralisation

Plusieurs raisons expliqueraient la situation, selon Julie Pagé.

«Il y a de moins en moins de transactions, les dépôts et les paiements de factures se faisant directement dans les comptes, en plus des transactions en lignes», mentionne-t-elle.

Mais c’est la centralisation de certaines opérations qui auraient fait le plus mal à la Caisse de Pentecôte. La rentabilité se fait particulièrement au niveau des prêts, mais ces opérations sont maintenant toutes centralisées à Montréal.

«Avant, t’achetais une auto au garage, eux nous envoyait les papiers et le prêt s’ouvrait en caisse ici. C’est nous qui faisait de l’argent sur l’intérêt. Ce n’est pas avec les frais d’administration que l’on charge que l’on peut être rentable», précise Mme Pagé.

Ainsi, l’avenue la plus probable pour maintenir les services aux membres de la Caisse de Pentecôte aurait été de trouvé un plus petit local moins dispendieux.

«Mais des locaux sécuritaires à Pentecôte, il n’y en a pas. Et il n’y a pas plus d’endroit pour un guichet. C’est 50 000$ par année et il faut qu’il soit rentable», fait-elle remarquer.

Par ailleurs, Desjardins communiquait le 26 février ses résultats financiers. La coopérative a déclaré des excédents de 2,15 milliards, une augmentation de 21% par rapport à l’exercice précédent, et des revenus d’exploitation en hausse.

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