Anticosti : développement d’une chaire de recherche sur les fossiles

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John Pineault, reste à la tête de Tourisme Côte-Nord Duplessis.

Le site fossilifère d’Anticosti est au cœur de la candidature de l’île à l’UNESCO. La municipalité cherche actuellement des sources de financement lui permettant de lancer une chaire de recherche qui aurait pour objectif d’assurer la valorisation et la préservation de ce témoin de l’évolution humaine.

L’une des principales exigences de l’UNESCO pour obtenir le statut de patrimoine mondial est de prouver que le site est un témoin unique de l’évolution humaine. «L’UNESCO s’attend à ce qu’on monte un dossier parfait qui démontre pourquoi les fossiles de l’île d’Anticosti sont uniques au monde. Quand tu as prouvé que c’était la seule place au monde où tu pouvais étudier ça, il faut aussi que tu expliques quelle importance ils ont dans l’évolution de la vie sur Terre», indique la maire d’Anticosti, John Pineault.

Comme le Vieux-Québec est le témoin de la colonisation de l’Amérique du Nord, les roches de l’île d’Anticosti relatent la présence d’espèces vivantes, il y a près de 435 millions d’années, au moment de la première grande extinction de masse. «Nous devons vraiment documenter ça et démontrer ces traces-là», dit le maire.

La municipalité d’Anticosti fera donc confiance à André Desrochers, chercheur et professeur en biologie à l’Université d’Ottawa, pour lancer la toute première chaire de recherche sur les fossiles de l’île d’Anticosti.

«On va accorder un contrat à André Desrochers. Il va prendre une année sabbatique pour s’occuper de ça. Il va s’entourer d’experts dans le domaine. C’est quelqu’un qui vient à l’île depuis au moins 35 ans. Il nous a dit : ‘’tant qu’à monter le dossier pour Anticosti, pourquoi on ne monte pas une chaire de recherche sur les fossiles d’Anticosti’’. Il faut comprendre que les sites fossilifères, c’est ça qui a fait qu’on a été accepté sur la liste indicative», explique John Pineault.

Dans le dossier remis à l’UNESCO, Anticosti devra également stipuler de quelle manière elle entend protéger le parc fossilifère de l’île. «Cette équipe-là (la chaire) va nous aider à consolider la protection que l’on doit donner à l’île dans les années futures et qui fait partie intégrante du dossier de l’UNESCO», assure M. Pineault.

Financement

La municipalité tend actuellement des perches pour pouvoir financer cette chaire. Le maire Pineault estime que 150 000$ par année seront nécessaires pour opérer la chaire.

Selon ce dernier, la municipalité prévoit déjà contribuer à la hauteur de 20 000$ par année. Une demande de financement a été envoyée à la Fondation Écho, une œuvre de charité privée qui octroie entre autres des bourses à des projets environnementaux de l’est du Canada. Le ministère provincial de l’Environnement sera sollicité pour couvrir les frais restants.

«On n’a pas eu encore de réponses, mais on a bon espoir. Le gouvernement provincial a tout intérêt à nous aider là-dedans», dit-il.

Centre d’interprétation

Lorsqu’elle obtiendra son titre de patrimoine mondial, la municipalité devra également bâtir un centre d’interprétation des fossiles, dont le fonctionnement sera assuré par la chaire de recherche.

Dans les meilleurs scénarios, le maire de l’île aimerait que la chaire puisse continuer d’exister au-delà du dossier de l’UNESCO. «La chaire deviendrait un véhicule permettant aux chercheurs de venir sur l’île plus facilement, puisque cela faciliterait le démarrage de projets de recherche», pense-t-il.

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