Alors que la direction du Groupe des Résidences des Bâtisseurs annonçait mardi dernier (16 janvier) qu’un accord axé sur le mieux-être des résidents serait mis en place d’ici cet été, on apprend que l’établissement de Sept-Îles ne respecte pas de nombreuses normes du réseau de la santé.
La Résidence des Bâtisseurs est une entreprise à but lucratif qui comporte deux sections, la section Résidence privée pour aînés (RPA) et celle dite Ressource intermédiaire (RI). «Le RPA, en bref, c’est un bloc appartement avec services. C’est des logements avec bail, où les gens choisissent les services à la carte. Un RPA doit être certifié par le ministère de la Santé et des Services sociaux et doit fournir au minimum des services de loisirs et de surveillance», explique Marie-Claude Dion, responsable des communications au Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA).
La section RI, quant à elle, obtient des contrats du gouvernement ou d’un établissement public de santé pour recevoir des personnes en perte d’autonomie. «Ces personnes ne peuvent plus rester à domicile ou en RPA et sont donc référées pour prise en charge en RI. Si le nombre de soins requis par jour dépasse 3,5 heures, elles sont alors transférées en Centre d’hébergement pour soins de longues durées (CHSLD)», précise Luc Vallerand, directeur du service aux membres de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ). De là le terme intermédiaire. Le RI est l’intermédiaire entre le domicile, ou le RPA, et les soins de longue durée. Il arrive souvent qu’un aîné transite du RPA au RI si son état de santé se détériore, selon M. Vallerand. Le RQRA et l’ARHIQ ont précisé que la Résidences des Bâtisseurs n’est pas membre de ni l’un, ni l’autre de leurs organismes.
Manquements
Au CISSS Côte-Nord, la directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées, Dyane Benoit, se disait déjà préoccupée, il y a quelque temps, quant à la qualité des services à la Résidence. Elle rappelle que le CISSS est l’entité qui est responsable d’émettre le certificat de conformité pour les soins fournis, lorsque les normes en vigueur sont respectées et expliquent les manquements de la Résidence.
«Une enquête est en cours. Pour le RPA, il y a 19 éléments de non-conformité, on a ainsi demandé aux Bâtisseurs qu’ils nous proposent un plan d’action pour la mise aux normes de ces 19 éléments, d’ici le 31 janvier. Pour le RI, c’est l’établissement lui-même qui se surveille, mais étant donné qu’au cours des derniers mois il y a eu un certain nombre de problématiques qui nous ont été soulevées quant à la qualité et la sécurité, on a décidé d’être plus présent sur place. Au retour des Fêtes, on a repris en main l’administration de la médicamentation», confirme Mme Benoit.
Alléger les coûts
C’est la responsabilité du CISSS d’administrer les médicaments, mais il peut le déléguer à l’établissement privé, ce qu’il faisait jusqu’à maintenant.
«En RI, l’établissement peut faire administrer la médicamentation par des préposés aux bénéficiaires, ce qui est impossible en centre hospitalier ou CHSLD, où ce sont les infirmières qui le font. On suppose que c’est pour alléger les coûts pour l’entreprise privée, la résidence, étant donné qu’un(e) préposé(e) coûte moins cher qu’un(e) infirmier(ère)», laisse entendre Luc Vallerand.
Le Code des professions a été modifié en ce sens, pour permettre à des non-professionnels de distribuer de la médicamentation. «Par contre, l’établissement doit encadrer et former le personnel de façon adéquate à ce niveau», ajoute M. Vallerand.
C’est ce qui pourrait être le manquement à la Résidence selon lui, étant donné qu’il y a environ 40% du personnel qui quitte dans les RI, annuellement, ce qui exige que l’on forme de nouveaux employés pour l’administration des médicaments.
En terminant, Mme Benoit indique que pour la section RI, où les principales lacunes ont été observées, l’enquête du CISSS se conclura par un rapport avec des pistes de recommandation pour la Résidence. «Ce qui est important, c’est que la population sache qu’on travaille à s’assurer que le suivi de la qualité se fasse et qu’on s’assure que nos ainés sont dans des milieux qui répondent à leurs besoins», indique-t-elle.
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