Budget : hausse d’une partie des taxes municipales

Par Jean-Christophe Beaulieu 16 janvier 2018
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Le budget 2018 sera le premier à être équilibré sans avoir recours au surplus accumulé de la municipalité. Une augmentation de 2,25% de la taxe foncière a été décidée, tous secteurs confondus (résidentiel, commercial et industriel). Pour une maison moyenne d’une valeur de 252 000$, un citoyen paiera donc 47$ de plus que l’année dernière.

La taxation municipale, principale source de revenus d’une municipalité, est divisée en trois types, soit la taxe foncière, celle sur la fourniture d’eau et celle pour la cueillette des déchets. Ces deux dernières resteront au même taux qu’en 2017. Ainsi, 46 millions des revenus de la Ville cette année découleront de la taxe foncière. La majeure partie provient du secteur résidentiel, qui surpasse les revenus tirés de la taxation des grandes entreprises.

Un des principaux objectifs que se donne la Ville est de diversifier les revenus, étant donné surtout les contestations d’évaluation par Cliffs et la Société ferroviaire et portuaire de la Pointe-Noire (SFPPN). Dans ce contexte, la municipalité veut essayer de maintenir une offre de services attrayante pour les citoyens, explique le maire.

«On est confiant de réussir à aller chercher les sommes, mais il y a des délais. On est allé chercher 4 millions $ de ce que Cliffs nous devait, à ce jour. Pour ce qui est de la SFPPN, on se rencontre à la fin du mois» a précisé M. Porlier, lors de la présentation des prévisions budgétaires, lundi.

Consommation d’eau

En 2018, la Ville prévoit aussi analyser les coûts pour les services d’eau. «Si l’on veut que des efforts soient faits par certains gros joueurs, au niveau de la consommation de l’eau, il ne faut pas aller avec la logique actuelle qui consiste à diminuer le coût plus la consommation augmente», a dit le maire. «Le ministère donne des subventions si la municipalité fait des efforts. Ça nous permettra pas nécessairement d’aller chercher des revenus supplémentaires, mais plutôt de faire en sorte que certains joueurs diminuent leur consommation, pour que l’on continue à recevoir nos subventions» a-t-il poursuivi.

De nouveaux compteurs d’eau seront d’ailleurs installés au niveau de l’institutionnel (Cégep, hôpital) et dans les bâtiments municipaux.

«Cela permettra de ne plus les inclure dans la consommation du résidentiel et d’être plus précis», a dit le maire, avançant que c’est ce qui expliquait en partie la «forte» consommation d’eau au résidentiel.

Dépenses et investissements

15% du budget, soit 10 millions $, ira au règlement de la dette municipale, qui s’élève présentement à 78 millions $. La plus grosse dépense pour l’année va à la rémunération des employés. «C’est notre principale dépense et c’est la plus importante, si l’on veut que nos gens continuent de délivrer de bons services», a mentionné M. Porlier.

On prévoit dépenser 22,9 millions $ en 2018 pour «fournir des services municipaux de qualité et maintenir les équipements et infrastructures publics en état», a indiqué Patrick Gwilliam, directeur général de la Ville de Sept-Îles.

La majeure partie des dépenses ira à l’amélioration de l’usine d’eau et du réseau d’aqueduc, à l’aménagement d’une usine de traitement des eaux de lixiviat et à la gestion des eaux contaminées. «On mettra aussi à niveau le réseau d’aqueduc et d’égouts, en prévoyance de développements futurs au parc Ferco, à l’entrée de la plage Monaghan», a expliqué Réjean Porlier.

Développer le parc Aylmer-Whittom

La Ville compte aussi refaire la piste Guillaume Leblanc, rénover l’extérieur de la Salle de spectacle et continuer la conversion de l’éclairage au DEL. «On procèdera aussi à une étude du parc Aylmer-Whittom avec Tourisme Sept-Îles. Étant donné qu’on le voit comme un outil de développement touristique, on est en train de regarder si on lui donne une nouvelle vocation. C’est un lieu particulièrement attrayant semble-t-il pour l’ornithologie. En faire un attrait touristique plus développé va nous permettre d’aller chercher de nouvelles subventions pour le développer», a dit le maire.

Accompagné du directeur général et du directeur des finances, le maire Porlier expliquait qu’à Sept-Îles, les citoyens sont environ taxés de l’ordre de 400 $ de moins que dans les villes de même envergure ailleurs au Québec. «Et nous, ici, on ne peut pas partager nos coûts avec des villes avoisinantes comme dans les plus grands centres, on assume tout», a-t-il conclu.

Dans les municipalités de 25 000 à 99 000 habitants, la charge fiscale est en moyenne de 2 800 $. À Sept-Îles, elle est de 2 462 $.

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