Des barrages plutôt que des digues pour assurer la protection de la Moisie

Par Jean-Christophe Beaulieu 11 janvier 2018
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Moisie

La deuxième partie de l’audience publique en environnement sur la mine du Mont-Wright à Fermont aura lieu les 23 et 24 janvier. L’enjeu semble se diriger vers la protection de la rivière Moisie.

La commission d’enquête du Bureau d’audience publique en environnement (BAPE) sera à Sept-Îles le 24 janvier pour entendre les mémoires des citoyens, organisations et organismes. Les intéressés peuvent aussi les transmettre en ligne d’ici le 18 janvier.

L’Association de protection de la rivière Moisie (APRM) a pris part aux audiences publiques pour expliquer ses préoccupations à la commission. Le président de l’APRM, Yves Girard, explique que depuis qu’une digue a cédée en 1977, l’association surveille de près les cours d’eau qui se jettent dans la Moisie. Il rappelle que le site d’entreposage est situé directement dans le bassin versant de la rivière. «Les rejets se font dans le lac Webb, qui lui se jette dans la rivière aux Pékans, qui elle coule vers la Moisie», précise-t-il.

M. Girard se dit conscient de l’importance du projet pour Fermont et précise donc simplement vouloir qu’il y ait des mesures de suivi à la sortie du lac Webb et un traitement supplémentaire. «Ça limiterait les impacts des contaminants sur la rivière Moisie. Ça ne se fait pas présentement, profitons du projet pour affirmer l’importance de le faire. On parle après tout d’une rivière de renommée mondiale avec un statut particulier de protection», soulève-t-il.

Marc Fafard, l’un des citoyens qui a demandé à ce que soit tenu le BAPE, affirme d’ailleurs que le ministère a prévu donner le statut d’aire protégée à la rivière Moisie, le plus gros statut de protection, en 2018-2019. À l’APRM, on dit que le statut est demandé depuis longtemps et que maintenant que la communauté autochtone le sollicite aussi, «le timing est excellent».

Barrages versus digues

Le débat se situerait désormais, selon M. Fafard, à savoir si les bassins auront des digues ou des barrages pour assurer la sécurité de la rivière Moisie. «Quand ce sont des barrages, ils doivent prendre en compte les événements météorologiques sur 1000 ans, versus 100 ans si c’est des digues. Les barrages sont donc plus sécuritaires, mais le ministère ne veut pas dire si ça en sera parce que ça coûte plus cher à bâtir», croit-il. Le ministère de l’Environnement favoriserait ainsi plusieurs digues versus une plus grosse infrastructure, afin d’éviter une gestion à plus long terme. «T’aurais besoin d’un Hummer, mais t’aimes mieux y aller avec une Toyota Corolla», image Marc Fafard.

Rapport du BAPE

Alexandra Barbeau, conseillère en communication au BAPE, considère qu’il y a une bonne participation dans le processus. «On a ouvert le questionnement en ligne, à la première étape, puisqu’on savait qu’outre Fermont, il y a des gens intéressés ailleurs par le projet. Les réponses aux questions et commentaires devraient être en ligne sous peu», précise-t-elle. La deuxième partie de l’audience publique en environnement du projet d’aménagement des nouveaux bassins d’ArcelorMittal à la mine de Mont-Wright aura lieu les 23 et 24 janvier. La commission aura ensuite quatre mois pour déposer son rapport à la ministre de l’Environnement.

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