Le plan stratégique de Hockey Québec vu de la Côte-Nord

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Au début décembre, Hockey Québec a dévoilé son nouveau plan stratégique, résultat d’une grande remise en question de la pratique de notre sport national. Le Nord-Côtier s’est entretenu avec le nouveau président de Hockey Côte-Nord, le Portcartois Jean-Pierre Bérubé, afin de savoir de quelle manière les nouvelles orientations de la fédération provinciale vont influencer le développement des hockeyeurs de la région.

En survolant le nouveau plan stratégique 2017-2022 de Hockey Québec, il est clair que l’on souhaite présenter une manière différente d’organiser le hockey. Une volonté de rendre le sport plus accessible, positif et inclusif.

«Hockey Québec a démontré de l’ouverture. On ne voulait pas avoir une approche unidirectionnelle, mais plutôt bâtir un plan stratégique en écoutant les différentes associations. Ce qui se trouve dans le plan, ça colle vraiment à ce que l’on voit sur le terrain. C’est maintenant aux associations de s’approprier ce plan-là et de voir quelles orientations s’appliquent à leur réalité», pense Jean-Pierre Bérubé.

«L’été ce n’est pas pour jouer au hockey»

Hockey Québec a décidé de revoir les dates de début et de fin de son calendrier d’activités. Les camps d’entrainement de l’automne débuteront après la fin de semaine du Travail. De cette manière, les jeunes hockeyeurs pourront se concentrer pleinement sur leur rentrée scolaire, en plus de pouvoir compléter leur saison de sport estival (baseball, soccer, athlétisme, etc.).

Pour les catégories de premier et deuxième niveau, les camps se dérouleront au mois d’avril, après la Coupe Dodge. Sur la Côte-Nord, cela veut dire que les camps pour les équipes pee-wee AAA relève, bantam AAA relève et midget espoir s’amorceront à la fin de la saison.

«En faisant les camps plus tôt, les jeunes qui devront aller en pension à Baie-Comeau sauront dès le mois de mai à quelle école ils iront l’année prochaine. Ça va être beaucoup plus sécurisant», indique le président de Hockey Côte-Nord. Une semaine de trêve obligatoire sera également prévue au cours de la saison.

Plus accessible

Un autre objectif identifié par la fédération provinciale est de rendre le sport plus accessible et d’accroître le nombre de membres. Selon M. Bérubé, l’enjeu d’accessibilité est différent selon les régions. «Sur l’île de Montréal, les enjeux d’accessibilité sont reliés aux coûts de l’équipement et de l’inscription ainsi qu’à la disponibilité des arénas. Ici, l’enjeu se trouve au niveau des coûts de déplacement et d’hébergement», explique-t-il.

Hockey Québec propose également la création de ligues 3×3 et 4×4 pour permettre à un maximum de joueur de pratiquer le sport. Cette idée serait particulièrement applicable à la Côte-Nord, où l’exode fait diminuer le nombre d’inscriptions dans certaines catégories de certaines associations. «Offrir un produit différent, ça pourrait permettre aux petites associations d’accrocher plus de jeunes au hockey. S’il manque de jeunes pour former une équipe complète, le 3×3 peut devenir une bonne alternative», croit le président de Hockey Côte-Nord.

Développement

Hockey Québec entend également revoir ses méthodes de développement de manière à ce qu’elles véhiculent des valeurs de plaisir et d’apprentissage au lieu de la performance. Une politique sera établie afin que les joueurs puissent jouer à toutes les positions et que le temps de jeu soit réparti de manière équitable. «On veut vraiment favoriser le plaisir de jouer. On veut vraiment changer les mentalités», assure le Portcartois.

Pour les plus jeunes, ceux de la MAHG, une nouvelle initiative de développement est suggérée, celle du hockey transversal. Cette méthode consiste à diviser la glace en trois tiers et à former six équipes. Les jeunes jouent trois matchs de quinze minutes contre des équipes différentes.

«Ça maximise le temps de jeu, car il n’y a pas de changement. Les jeunes jouent pendant 45 minutes sans arrêt. De plus, au niveau du développement des habiletés, on remarque que les jeunes effectuent plus de tirs, de passes, d’actions défensives, de jeux en zone restreinte et les gardiens reçoivent plus de tirs», fait valoir Jean-Pierre Bérubé.

Cette méthode serait déjà testée à Port-Cartier. L’association songerait même à inviter les associations voisines pour les initier à la formule.

Hockey féminin

L’organisation québécoise note également une difficulté à attirer les filles au hockey. Elle se donne donc comme objectif d’accroitre son nombre de hockeyeuses de 20%. Sur la Côte-Nord, l’équipe des Nord-Côtières permet aux joueuses de la région de jouer ensemble dans la ligue régionale et de participer à des compétitions provinciales comme la Coupe Dodge et les Jeux du Québec. «C’est un programme qui marche bien et les filles semblent contentes de jouer ensemble, alors on va continuer cela», constate M. Bérubé.

Hockey scolaire

L‘augmentation de la popularité du hockey scolaire est indéniable et la Côte-Nord n’y échappe pas. Ne se fermant pas les yeux devant cette tendance, Hockey Québec souhaite donc développer une approche collaborative avec les programmes scolaires.

«Il y a des régions où des ligues hybrides entre le scolaire et le civil ont été créées. À mon avis, sur la Côte-Nord, le hockey scolaire est très bénéfique. Je le vois comme une opportunité et non comme une menace. Il faut s’inspirer de leur modèle», remarque celui qui en est à sa première saison à titre de président.

Au cours des prochains mois, Hockey Côte-Nord devrait réunir les associations régionales autour d’une table de travail afin de fixer ses priorités.