Début des audiences du BAPE pour la mine du Mont-Wright

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La mine du Mont-Wright en hiver. Archives.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) était à Fermont mardi pour amorcer la première partie des audiences publiques concernant un projet de la compagnie minière ArcelorMittal, qui vise à aménager de nouveaux bassins d’eau de procédé et de sédimentation sur le site de la mine du Mont-Wright.

La  première rencontre publique avait lieu à 19h mardi, au centre multifonctionnel CLIFFS de Fermont.

Selon le BAPE, «la première partie (des audiences) permet à la commission et aux citoyens, en présence des personnes-ressources et du promoteur, de s’informer sur le projet et de poser des questions pour prendre connaissance de tous les aspects du projet et les comprendre».

La deuxième partie des audiences se tiendra à partir du 23 janvier. C’est à ce moment que  les citoyens, groupes ou municipalités pourront se faire entendre, via des présentations verbales ou des mémoires.

Le projet

Selon le BAPE, ArcelorMitttal a l’intention d’aménager deux nouveaux bassins d’accumulation d’eau afin de poursuivre l’exploitation de son gisement de fer jusqu’en 2045. Le projet prévoit  la construction d’un bassin d’une superficie d’environ 3 610 000 m²  pour recevoir les eaux usées et d’un autre bassin d’environ 420 000m² pour recevoir les résidus miniers. La construction de canaux intercepteurs, de canaux d’eaux rouges et de chemins est également prévue.

Les travaux de construction pourraient commencer dès l’été 2018. Les coûts de l’ensemble des infrastructures du projet et de la gestion de l’eau jusqu’en 2045 sont estimés à 458 M$.

Préoccupations

La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine a publié un communiqué afin de confirmer sa participation à l’évènement. Le porte-parole de la Coalition, Ugo Lapointe , a  d’ailleurs tenu à rappeler l’ampleur du projet. «La mine de fer Mont-Wright de la compagnie ArcelorMittal constitue déjà le plus grand site minier au Québec, voire au Canada. L’agrandissement et le prolongement de la durée des opérations en feront l’un des plus grands sites de déchets miniers et d’eaux usées en Amérique du Nord», soutient-il.

La Coalition dit entretenir trois principales préoccupations pour lesquelles elle aimerait voir plus de  transparence et des mesures de protection. Elle s’inquiète notamment des risques de déversement, des impacts sur l’environnement et sur les garanties financières prévues en cas de catastrophe.

Le porte-parole Ugo Lapointe indique également que le bassin se trouverait dans le bassin versant de la rivière aux Pékans, un tributaire de la rivière Moisie.

Il qualifie par ailleurs la police d’assurance prévue par ArcelorMittal d’insuffisante. «La police d’assurance qu’ils ont en cas de déversement est de 25 millions. C’est insuffisant quand on regarde les derniers déversements miniers du Canada qui ont couté des centaines de milliers de dollars», pense-t-il.

Pour Marc Fafard , aussi membre de la Coalition, l’objectif n’est pas de bloquer le projet, mais plutôt de s’assurer de la qualité de sa réalisation. «On ne voudrait pas qu’il arrive un déversement en raison d’une défaillance de digue, comme ç’a été le cas au Mont Polley, en Colombie-Britannique. Il faut s’assurer qu’il y ait une bonne caractérisation du site, un suivi des constructions ainsi qu’un plan de fermeture», croit-il.

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