Bernard Gauthier de retour en cour

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Bernard Gauthier

Bernard Gauthier était de retour au palais de justice de Sept-Îles jeudi. Il était appelé à comparaître concernant trois infractions sur la Loi du travail.

On lui reproche d’avoir outrepassé le Service de référence de main-d’œuvre de la Commission de construction du Québec (CCQ), afin de faire embaucher trois travailleurs nord-côtiers.

Ce serait au terme d’une rencontre entre Bernard Gauthier, représentant des opérateurs du local 791 de la FTQ-Construction, un délégué de chantier de la FIPOE et le chef de chantier Dominique Devost, que trois employés de la Côte-Nord auraient été engagés au sein de la firme TCI Électrique.

Pour sa part, Bernard Gauthier se refuse d’admettre qu’il a «placé» des employés sans passer par la plate-forme de référence prévue par la CCQ. «Sur invitation du délégué de la FIPOE, j’ai seulement indiqué au chef de chantier que nous avions plusieurs bons travailleurs sur la Côte-Nord. J’ai dit que pour éviter des grèves, il serait peut-être bon que les sous-traitants engagent quelques travailleurs locaux», explique-t-il.

De son côté, le chef de chantier a avoué avoir passé par-dessus le Service de référence de main-d’œuvre de la CCQ et a affirmé avoir embauché les employés nord-côtiers pour ne pas semer la bisbille.

Selon M. Gauthier, il y a de nouvelles réalités dans le monde de la construction. «Cette loi-là elle a été faite à la course. Aujourd’hui, plus personne ne la respecte. Cela a ouvert la «prostitution» au sein de l’industrie. C’est-à-dire que les travailleurs abandonnent des clauses de leur convention pour se trouver du travail», indique-t-il.

Imputable

Selon Bernard Gauthier, M. Devost aurait modifié sa version des faits lorsqu’il s’est présenté à la barre, il y a quelque mois. «Le matin, il disait qu’il était un homme honnête et intègre. L’après-midi, il est revenu en disant qu’il avouait avoir passé par-dessus le Service de référencement», raconte le syndicaliste.

«Rien à me reprocher»

Jeudi, les avocats de la Couronne et de la défense ont déposé leur plaidoyer. La décision du juge François Paré sera connue le 26 janvier prochain.

Si le verdict joue contre lui, Bernard Gauthier assure qu’il portera la cause en appel. «Je n’ai rien à me reprocher, c’est sûr que je vais aller en appel.»

En plus d’une amende de quelques milliers de dollars, il craint qu’un jugement en sa défaveur puisse lui faire perdre son emploi.

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